Harry Potter et les reliques de la mort (Part. 1) – Avis +/-

Présentation officielle

Le pouvoir de Voldemort s’étend. Celui-ci contrôle maintenant le Ministère de la Magie et Poudlard. Harry, Ron et Hermione décident de terminer le travail commencé par Dumbledore, et de retrouver les derniers Horcruxes pour vaincre le Seigneur des Ténèbres. Mais il reste bien peu d’espoir aux trois sorciers, qui doivent réussir à tout prix.

Avis de Marnie

Cette adaptation du septième et dernier roman souffre d’un défaut récurrent propre au cinéma américain lorsqu’il veut engranger à tout prix le maximum d’argent : celui de vouloir absolument faire fonctionner la recette une fois de trop en créant deux films alors qu’un aurait été suffisant du point de vue artistique. Nous avons donc deux heures dix dont une heure trente d’errance dans la forêt et dans le froid… soit près d’une demi-heure qui s’étire lamentablement.

Hormis ce détail, [[qui tue !]] d’autres prêtent à sourire. Ainsi, Daniel Radcliffe fait tout son possible pour avoir dix-sept ans mais malheureusement fait même nettement plus que son âge. Il n’a pas un jeu extraordinaire, ce qui est criant quand il est confronté aux deux excellents comédiens que sont Emma Watson et Rupert Grint qui lui volent la vedette avec une spontanéité rafraîchissante.

Le casting britannique est toujours aussi éblouissant : Ralph Fiennes n’a que peu de scènes mais il est effrayant lorsqu’il apparaît. Alan Rickman est… génial (comme toujours). Robbie Coltrane, attachant, montre une fois de plus son bienveillant dévouement envers ses amis.

Nous pourrions dire la même chose pour Julie Walters, Clémence Poésy, Brendan Gleeson, Jason Isaacs et tant d’autres. Ne parlons même pas de John Hurt ou Gary Oldman qui ont une scène de figuration. En fait, pendant les deux tiers du film, nous nous focalisons sur les états d’âme de nos trois héros, les autres servant de papier peint ! Deux exceptions confirment cette malheureuse règle : Helena Bonham Carter réussit à tirer son épingle du jeu, et Bill Nighy semble s’amuser prodigieusement.

Passons maintenant aux qualités qui ne sont pas négligeables. Ainsi, la première heure est excellente, avec comme point culminant, une visite obligée au Ministère de la magie. Bien évidemment, les références au totalitarisme (symboles nazis à peine déguisés, statues staliniennes…) sont omniprésentes, mais ce n’est rien à côté des références cinématographiques que l’on peut trouver, avec un superbe hommage au film tellement britannique du Monty Python « américain » Terry Gilliam, Brazil ![[ les fameux croisements sans fin dans les couloirs, la lumière « aux bougies » et les décors étrangement vieillots, la menace paranoïaque qui vient d’on ne sait ou, les papiers qui se collent contre le « méchant » alors qu’il tente de poursuivre nos héros, et nous nous rappelons la célèbre et saisissante scène où Robert de Niro disparaît.]]

C’est le seul moment où David Yates sera inspiré. Le rythme est soudain nerveux, tout en mêlant humour décalé et action. Nos héros paraissent spontanés, survoltés ou paralysés tout en se fondant dans l’inquiétant décor avec une synchronisation parfaite.

Les lecteurs du roman semblent s’être entendus sur le fait que le scénario pour une fois suit l’histoire avec une certaine fidélité. Tant mieux ! Seulement espérons que le second volet aura comme projet un traitement nettement plus ambitieux et nous offrira aussi un spectacle enthousiasmant !

Fiche technique

Sortie : 24 novembre 2010

Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson.

Genre : fantastique

Durée : 129 minutes