Plus fort que la peur – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand Catherine Fane retourne pour la première fois dans sa petite ville natale de Camarune, berceau de sa famille, c’est avec l’espoir d’honorer le dernier souhait de sa grand-mère. Un vœu tout simple en apparence… mais qui va bouleverser à jamais sa vie. Dès son arrivée dans les montagnes du Kentucky, Catherine sent l’inquiétude la gagner. Non seulement la petite communauté bruisse de secrets et de non-dits sur son passage, mais les habitants lui témoignent une hostilité incompréhensible, angoissante, même. Jusqu’à ce qu’elle découvre que de sombres histoires de famille sont sur le point de remonter à la surface et qu’elle pourrait bien être associée à des événements du passé dont elle ignore tout.

Pour découvrir cette vérité qu’on s’efforce visiblement de lui cacher, Catherine décide de rester à Camarune, malgré les tentatives d’intimidation qu’elle subit chaque jour. C’est alors avec soulagement qu’elle accepte la protection que lui offre le shérif Luke DePriest – un homme qui lui inspire spontanément confiance. Avec lui, elle se sent soudain prête à tout. Et même à faire surgir de l’ombre le passé de la petite communauté…

Avis de Marnie

Dinah McCall abandonne son pseudonyme de Sharon Sala, soit lorsqu’elle écrit des romances contemporaines, soit lorsque ses romantic suspenses, sont nettement plus « romantic » que « suspense ». C’est cette dernière option qui apparaît bientôt à la lecture de cette très bonne histoire. L’auteur va ici privilégier une atmosphère inquiétante faite de superstitions malsaines et s’éloigner de beaucoup du serial killer pour plonger ses héros au coeur d’un petit village des montagnes du Kentucky, replié sur lui-même, rempli… d’autochtones qui ont tous l’air d’avoir joué un rôle dans le célèbre film Délivrance. Vingt-cinq ans après le massacre inexplicable des hommes d’une famille, une jeune femme qui connaît la vérité, revient sur les lieux du drame ce qui risque d’entraîner de nouvelles tragédies.

Si ce roman est paru en 2001 aux Etats-Unis, l’action se déroule pendant le très long prologue en 1963 et les deux tiers du récit à la fin des années 80. Donc, il faut noter que nous ne trouverons pas de portable, pas d’ordinateur… mais le fameux esprit « retour à la nature ». Le lyrisme de l’auteur peut alors se déployer. Nous sommes donc très loin de l’univers de la petite bourgade qui sent bon « l’american dream« .

Au contraire, c’est bien armée mentalement que Catherine Fane revient enterrer sa grand-mère considérée comme la sorcière de la montagne. La jeune femme n’est là que depuis cinq minutes qu’elle est obligée de défendre l’honneur familial sous le regard admiratif du shérif du coin. Dinah McCall sait admirablement bien doser les petits détails. Il suffit du sang dans un jaune d’oeuf pour que les « bonnes gens » du village s’emballent et que la vie de Catherine ne tienne plus qu’à un fil.

Nous nous laissons entraîner dans cette histoire fort simple pourtant, mais pleines de péripéties avec des gens normaux aux réactions normales ce qui est pour le moins reposant. Vous ne trouverez pas de folle héroïne bravant les éléments ou même se ruant au-devant d’une foule en colère. Non, Catherine pourrait être vous ou moi, et le shérif est juste le brave type du coin de la rue, c’est à dire, séduisant mais pas remarquable.

Quant au secret, il est lui-aussi assez banal mais pas franchement attendu. Les personnages secondaires possèdent plusieurs facettes et se révèlent comme toujours avec Dinah McCall, aussi passionnants que les héros eux-mêmes. Ne reste plus que la relation sentimentale, qui progresse à la vitesse d’un torrent de montagne, rapide, passionnée et pleine de vie mais sans aucune fureur, ce qui là encore nous change agréablement des romantic suspenses habituels.

Donc si vous appréciez le style bien particulier de cet auteur, c’est à dire vibrant d’émotion, et les histoires dont le pitch pourrait tenir en moins d’une ligne, et qui pourtant nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière page, vous serez sensibles à la fraîcheur dépaysante de ce récit.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 376
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 novembre 2010
Prix : 6,80 €