L’appel de l’aube – Avis +

Présentation de l’éditeur

Durant toute sa jeunesse, à Loving, petite ville de l’Indiana, Anne Moore a vécu dans l’ombre de la tragédie qui a frappé sa famille, quinze ans auparavant : la disparition, dans des conditions effroyables, de sa soeur aînée, la flamboyante Brooke. Maintenant, surprotégée par une famille qui l’étouffe, inhibée par la peur et par la culpabilité, soigneusement entretenue par sa mère, d’être celle qui est vivante, Anne se contente de rêver sa vie.

Jusqu’au jour où arrive Neill Devlin, un écrivain très séduisant, très énigmatique aussi, qui sillonne le pays à moto. Anne ne peut ignorer l’intense attirance que lui inspire tout de suite Neill, même s’il ne lui révèle rien de lui-même, et elle s’abandonne peu à peu au plaisir d’être troublée, désirée… Tout comme à la tentation de se laisser aller à la passion avec un homme dont elle ne sait rien et qui n’est que de passage à Loving…

Avis de Marnie

Mais quelle est cette manie décidément détestable de rééditer des romans en un format plus cher et sous un autre titre ? Décidément, les inédits de la collection Jade se comptent sur les doigts de la main ! Voici encore un exemple avec ce Prélud’ de 2007, paru sous le titre Sur la route de l’Indiana et qui vient de ressortir dans la collection Jade sous un titre qui n’a rien à voir ni avec l’histoire ni même avec l’atmosphère, L’appel de l’aube. Déjà, le premier au moins était en rapport avec le récit, car c’est justement en tombant en panne de moto, sur la route de l’indiana, alors qu’il se dirige sans véritable envie ni but chez ses parents, que l’écrivain Neill Devlin, tombe sous le charme d’une jeune femme qui croise son chemin.

La profonde originalité de cette histoire, c’est que s’il y a en toile de fond un meurtre non élucidé, il n’y ait fait allusion qu’à cause des conséquences tragiques que cet évènement a eu sur la famille de la victime… et sur la bourgade elle-même. La culpabilité est latente, l’atmosphère lourde et pesante, alors que Anne tente de survivre, étouffée par tous ceux qui l’entourent depuis près de quinze ans, chacun essayant de la sauver d’on ne sait quelle menace qui n’existe plus depuis de nombreuses années, puisqu’ils n’ont pas pu secourir sa soeur. Neill et Anne éprouvent immédiatement une forte attirance, seulement il n’est pas si facile pour le prince charmant de réveiller la belle au bois dormant tant le château semble bien gardé.

Ce n’est pas la « tendre » et harmonieuse histoire d’amour qui est intéressante ici, mais surtout les réactions en chaîne qu’elle entraîne. Entre la mère de Anne, aigrie, manipulatrice et castratrice, son père présent physiquement, mais absent de toutes les conversations, Jack, devenu chef de la police, son frère, qui tombe peu à peu dans l’alcoolisme malgré les efforts de sa fiancée qui elle, tente d’aller de l’avant, voisins, amis traumatisés, tout est figé dans cette ville qui semble attendre on ne sait quoi. C’est ce que réussit le mieux à nous faire ressentir Dallas Schulze, le malaise presque malsain qu’il y a à mettre sous surveillance une famille entière, attendant que quelque chose se passe enfin…

Notre héros, lui-même à la croisée des chemins, neutre mais inquisiteur, impartial, justement parce qu’il est extérieur aux évènements, va offrir à Anne, une plus juste perspective des choses. Elle y trouvera la force de secouer ses chaînes. Cette évolution est bien faite, cohérente et retient notre attention de bout en bout, grâce au caractère de notre héroïne, émouvante lorsque son courage prend enfin le pas sur la peur qui l’habite depuis qu’elle est enfant.

Un joli roman à l’ambiance douce-amère !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 359
Editeur : Harlequin
Collection : Jade
Sortie : 1 août 2010
Prix : 12,50 €