Liberace – Avis +

Présentation de l’éditeur

Liberace, pianiste de génie, star américaine des années 1960, était-il fou ? A travers une confession fictive, Amanda Sthers lui donne la parole. Celui qui a bouleversé les Etats-Unis puritains, l’un des premiers morts du sida médiatisés, évoque son parcours, son amitié avec Elvis et Streisand, son enfance, sa mère étouffante, son jumeau mort-né, ce double qu’il a cherché toute sa vie, cet amant à qui il a fait remodeler le visage pour qu’il lui ressemble trait pour trait avec quarante années de moins et qu’il a fini par jeter à la rue avec un simple sac-poubelle. Le roman d’une vie qui ressemble à une superproduction hollywoodienne.

Avis d’Enora

Amanda Sthers inaugure avec ce roman, une nouvelle collection de romans biographiques dont l’idée est d’imaginer une personnalité se racontant sur le divan d’un analyste.

Liberace (prononcer liberatchi) n’est pas très connu du public français. Il fut un pianiste de variétés, très apprécié, pendant les années 60 aux USA. Né d’un père italien et d’une mère polonaise, il témoigna très vite d’un don musical. Devenu célèbre, il se produit lors de ses shows, habillé de plumes et de paillettes, rituellement entouré de candélabres. Il mourra du sida après avoir toujours nié son homosexualité aux médias.

Amanda Sthers se penche avec beaucoup de bonheur sur ce personnage, mégalo, schizoïde, dont la vie ne fut qu’une succession de faux-semblants et de non dits.

Né en même temps qu’un jumeau mort, Liberace grandit entre un père brutal et une mère dévorante, dans une ambiance puritaine malsaine. Il découvre jeune son don pour le piano qui sera en même temps sa libération et sa geôle. Il y aura deux Liberace : le personnage public construit par la musique, qui n’a pas à se plier aux diktats maternels ou sociétaux, celui qui se déguise avec des costumes de scène extravagants et le personnage privé rongé de culpabilité, qui n’assume pas son homosexualité, ce double mortifère à l’instar de ce jumeau qui le hante.

Amanda Sthers réussit un roman passionnant dans lequel elle relie les différents aspects de la vie de Liberace avec beaucoup de finesse. Mais à travers Liberace c’est toute la société américaine des années 60 qui transparait. Une société puritaine, homophobe, pour qui le paraitre prime ; une société basée sur le faux, la réussite, les non-dits.

Cinq séances de psychanalyse imaginées mais passionnantes dans lesquelles Liberace sous la plume habile d’Amanda Sthers, se livre avec ses souvenirs, ses blessures à vif et ses désirs refoulés.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 221
Editeur : Plon
Sortie : 16 octobre 2010
Prix : 16 €