Ondine – Avis +

Résumé

Syracuse, un pêcheur irlandais, découvre un jour dans son filet une femme prénommée Ondine, dont il est persuadé qu’il s’agit d’une sirène. Au fur et à mesure qu’Ondine s’intègre dans la communauté, plusieurs théories émergent quant à sa nature, tandis que Syracuse commence à tomber amoureux d’elle…

Avis d’Enora

Neil Jordan explore de nouveau les frontières tenues entre fiction et réalité à travers une légende celtique, celle des selkies, ces créatures du « peuple phoque » qui apportent l’amour aux humains versant sept larmes sincères dans les flots.

Nous sommes dans un petit village au cœur de l’Irlande. Le pêcheur Syracuse ancien alcoolique, séparé de sa femme, partage son temps entre son métier et les séances de dialyses de sa fille Annie. C’est l’amour qu’il porte à son enfant qui le soutient dans sa sobriété.

Un jour il découvre dans ses filets une jeune femme étrange, sauvage, amnésique qui se fait appeler Ondine. Annie bercée par les contes que lui raconte son père pendant ses séances à l’hôpital, est persuadée que la jeune femme est une selkie et peu à peu Syracuse en vient lui aussi à s’interroger. Ondine chante dans une langue étrange qui semble attirer les créatures marines dans le filet du pêcheur, elle fait un vœu pour la santé d’Annie et miraculeusement on trouve un donneur compatible pour la transplantation… Mais pour le pêcheur, l’amour tient de la malédiction, à la fois terrible et merveilleuse…

Ecrit par Neil Jordan, lui-même, cette histoire tient par le jeu impeccable des acteurs et les fantastiques prises de vue de Christopher Doyle, le directeur de la photographie. On se laisse emporter très vite dans ce voyage entre fiction et réalité qui ouvre sur l’espoir. L’atmosphère fantastique est accentuée par le minimalisme des dialogues et le thème musical récurrent que l’on doit au formidable groupe islandais Ségur Ros. Au rêve et à l’émotion s’ajoute de nombreuses touches d’humour : lors des échanges entre Annie et son père et surtout lors les scènes entre Syracuse et le prêtre, formidable Stephen Rea !

Le film tourne autour du thème de la transformation – thème cher à Neil Jordan – et de la renaissance, pointée par la première image d’Ondine en position fœtale dans un filet en forme d’œuf. Comme toujours, le réalisateur réussit à poser subtilement les grandes questions de la vie à travers une œuvre fantastique emplie de poésie.

Plutôt mal accueilli par les critiques, ce film est visiblement plus apprécié par le public, peut-être parce qu’il parle directement au cœur et aux émotions ou que les fins heureuses se voient taxées de mièvrerie à notre époque ? En tous cas cela fait un bien fou de s’évader et de rêver avec Ondine !

Fiche technique

Genre : drame fantastique

Durée : 91 minutes

Distributeur : UGC

Sortie : 25 août 2010

Avec Colin Farrell, Tony Curran, Stephen Rea, Alicja Bachleda-Curus
Alison Barry, etc.