A comme Alibi – Avis +/-

Je suis une femme sans histoires. Tuer les gens n’a jamais fait partie de mes habitudes.

Après avoir effectué 8 ans de prison pour le meurtre de son mari, Nikki Fiffe s’adresse à la détective privée Kinsey Millhone pour découvrir l’identité du véritable coupable. Ce premier volume de l’abécédaire de Sue Grafton (A comme Alibi, B comme Brulée, ect.) a pour héroïne l’enquêtrice Kinsey Millhone « 32 ans, sans enfant, ni homme, ni animaux, ni plantes« . Précisons qu’elle a deux fois divorcé… tout comme Sue Grafton. Cette dernière a considéré cette histoire comme un exutoire. En effet avant de se séparer d’avec son époux, elle avait beaucoup songé à l’éventuel meurtre de son propre mari.

En plaçant le cadre de ce thriller dans la ville californienne de Santa Teresa, Sue Grafton a transposé ainsi l’authentique ville de Santa Barbara (tout comme l’auteur Ross Mac Donald). Si à première vue il s’agit d’un polar classique on remarque que l’enquête est relatée après coup par l’héroïne, à la fois actrice et témoin des faits qui viennent de se dérouler.

Alors que ses commentaires sur une femme qui est en train de réaliser une escroquerie à l’assurance révèlent la volonté de justice de l’enquêtrice, on observe que dans des moments de tension dramatique (la traque et la fusillade à la fin de l’ouvrage) l’adversaire du crime relate les faits le plus objectivement possible, s’attardant sur des détails comme des sensations comme la chaleur de son sang, la douleur, le manque de souffle et écartant délibérément ses sentiments personnels lorsqu’elle ouvre le feu.

On peut en conclure que l’ancien mari de Sue Grafton a eu beaucoup de chance qu’elle se lance dans l’écriture.

Fiche Technique

Format : poche
Traduction : René Baldy
Editeur : Pocket
Collection : Noir
Sortie : 6 juin 2002
Prix : 5 €