Ensemble cet été-là… – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Rick Cooper veut tirer un trait sur sa vie de héros : sa dernière mission lui a coûté trop cher. Réfugié à Morningstar, au bord du lac, il ne quitte son bungalow que pour s’imprégner de la sérénité de la nature, courir et s’efforcer, ainsi, d’oublier la tragédie qu’il a vécue. De quoi son avenir sera-t-il fait ? II l’ignore.

A quelques pas de là, Kristin McCarthy vit elle aussi de questions et d’espoir. Sa petite Ashley surmontera-t-elle un jour l’agression dont elle vient d’être victime ? Sortira-t-elle du mutisme dans lequel elle est enfermée depuis ? Alors que les jours s’écoulent, cet été-là, au bord du lac, Rick, Kristin et Ashley – ces trois êtres que rien ne rapprochait – vont voir leurs destins se croiser et leurs vies prendre un tour qu’aucun d’eux n’attendait…

Avis de Marnie

Linda Barrett est un bon écrivain. Il faut saluer ses idées novatrices, le fait de ne pas avoir peur de prendre des sujets qui pourraient se relever aussi scabreux que pénibles, sans tomber dans le pathos. Ici, l’intrigue est centrée sur une petite fille qui a subi une agression sexuelle et qui peu à peu recouvre le goût de vivre, grâce notamment à un chien thérapeute, la musique et un policier !

L’évolution est bien traitée, rythmée par les progrès de la petite Ashley, racontés dans un journal par sa mère, aussi protectrice qu’impuissante, culpabilisée de ne pas avoir été présente au moment où il le fallait, presque jalouse des attentions que l’on porte envers son enfant, elle qui voudrait être celle qui guérit la chair de sa chair ! Tout cela est vraiment pas mal trouvé, sans incohérence, avec seulement un final si inespéré qu’il ne peut être que rêvé. L’amitié entre nos deux héros qui ont chacun souffert sentimentalement se transforme en tendresse puis en amour avec une conviction acceptable.

Alors, quel dommage d’avoir gâché cela avec des dialogues qui sonnent atrocement mal ! Il doit y avoir une bonne dose de maladresses de l’auteur, qui met dans la bouche d’enfants des mots qu’un agrégé en lettres ne renierait pas, ou encore des expressions qui datent d’il y a vingt ou trente ans. La crédibilité est entachée par ces dialogues plutôt poussifs et le moins que l’on puisse affirmer, en dehors du coup ! S’ajoute une traduction ratée, comme de placer avec la rigueur d’un métronome tous les trois paragraphes « ma belle« , que le héros s’adresse à la petite ou à la femme dont il est amoureux, ou que la mère s’adresse à sa fille… Cela devient si risible qu’on s’amuse à les compter, et cela doit dépasser la centaine de fois dans le roman ! Il y avait certainement des « sweetie » ou « sweetheart » auxquels on pouvait donner tant d’autres traductions.

Ce traitement bâclé et peu convaincu aussi agaçant que néfaste ne nous fait pourtant pas oublier les qualités de cette histoire pleine d’émotion !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 avril 2010
Prix : 5,35 €