Les amants rebelles – Avis +

Présentation de l’éditeur

Orpheline dès son plus jeune âge, Alouette ne doit sa survie qu’à elle-même et à un vieux comte anglais, lord Merrifield, qui s’est fait un devoir de l’instruire et de la protéger. Certes, cet idéaliste rallié au camp des Puritains contre Marie la Catholique, lui a imposé une éducation austère, mais il a aussi fait d’elle son héritière. Une faveur qui n’a pas que des avantages, toutefois, car aujourd’hui, alors que son bienfaiteur est sur le point de mourir, Alouette se retrouve seule face à leurs ennemis et subit, dès lors, les persécutions de la Couronne.

Bientôt, l’étau du danger se resserre autour d’elle et de ses amis. Alouette n’a alors plus d’autre choix que d’aller chercher aide et protection auprès d’Oliver de Lacey, un homme qui a une dette envers elle et qui est aussi le seul capable de tenir tête à la reine. Un choix qu’elle risque fort de regretter. En effet, en s’alliant à ce séducteur aux mœurs licencieuses, à ce rebelle sans foi ni loi, Alouette sait qu’elle met en péril non seulement sa vie, mais aussi sa réputation et, pire encore, sa vertu…

Avis de Marnie

Il faut tout d’abord passer outre une idée incongrue et qui se révèle franchement idiote d’avoir franciser le prénom de l’héroïne. Est-ce que vous allez prénommer Bruyère, la fameuse Heather de Quand l’ouragan s’apaise ? Et bien, Lark devient… Alouette, ce qui donne on ne sait pourquoi une bizarre impression de frivolité, tout le contraire de l’héroïne, une jeune femme dont on a étouffé toutes les velléités de joie et de gaité ! Pourquoi Oliver, le héros, n’est-il pas devenu Olivier pendant que nous y sommes ? Les mystères insondables des coups de tête de la traduction…

Hormis ce détail (franchement agaçant !) l’histoire se révèle une fois de plus vraiment originale. Nous avions quitté Oliver, enfant, qui rattrapait toutes ses années où il était resté alité, en se montrant d’une témérité aussi folle qu’enjouée, très loin d’Henry VIII, ennemi intime de notre précédent héros… et voici Oliver, vingt ans plus tard, à la fin du très controversé règne de Marie Tudor, alors qu’au nom de la reine et de son époux espagnol, sont poursuivis, spoliés, torturés et massacrés les protestants. Mais, Oliver, n’a que faire de ces troubles politiques. Il mène une vie dissolue, persuadé que sa maladie qui ne l’a jamais vraiment abandonnée va l’entraîner dans la mort qu’il sait très prochaine. Sa rencontre avec Alouette, va changer la donne, remettant son mode de vie en question, lui permettant de prendre conscience de sa propre force de caractère.

Susan Wiggs réussit à ne pas tomber dans les clichés les plus éculés. Ainsi Oliver ne deviendra jamais un être vraiment responsable et adulte, et le secret que dissimule Alouette n’est pas celui que l’on croit deviner. Leurs relations sont ainsi passionnantes. S’ils tombent assez vite amoureux l’un de l’autre, cela ne suffit pas. Ils sont si différents l’un de l’autre qu’ils se blessent à la moindre parole et que leurs discussions dégénèrent en reproches mérités. Entre le trop superficiel et charmeur séducteur et la trop rigide et froide jeune femme à l’idéal politique élevé, un monde semble les séparer. C’est le pas difficile que chacun des deux doit franchir pour rejoindre l’autre qui nous est longuement et brillamment raconté ici.

Action, passion… un rythme enlevé, un contexte politique passionnant, et des aventures rocambolesques, tout cela est écrit avec une profondeur poignante, passant de la légèreté humoristique à des scènes dramatiques d’une page à l’autre, une des caractéristiques du talent de Susan Wiggs. Nous retrouvons avec plaisir les parents d’Oliver, héros du premier roman de la trilogie, ainsi que la fratrie pour le moins originale du jeune homme. Certains détails inattendus, que je vous laisse découvrir, sont même plus que rarement évoqués dans la romance, ce qui constitue d’agréables surprises tout au long de l’histoire. A cela s’ajoutent des personnages secondaires au caractère bien trempés, et nous obtenons une romance historique encore plus réussie que la précédente.

La troisième histoire, L’emprise du destin, paraît le premier juillet, et aura pour héroïne Pippa, la fille de nos deux héros, sous le règne… d’Elizabeth bien-sûr !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 436
Editeur : Harlequin

Collection : Best-sellers
Sortie : 1 mai 2010
Prix : 6,80 €