Menaces à Broken Arrow/Le voile du mensonge – Avis +/- et +

Menaces à Broken Arrow de Linda Turner

Présentation de l’éditeur

Vivre avec Donovan Jones pendant un mois entier ? Nuit et jour ? Pour Priscilla Wyatt, c’est hors de question. Et même si sa famille l’a placée sous la protection de ce détective privé – le temps que le domaine de Broken Arrow lui appartienne définitivement et que cessent les menaces qui la visent -, elle refuse de se soumettre à cette révoltante surveillance. Elle a des études à terminer, des affaires à régler… Et surtout, Donovan – le mystérieux, l’arrogant Donovan – fait naître en elle des émotions bien trop dangereuses. Des émotions qu’elle s’est interdit d’éprouver, le jour où elle a pris la décision solennelle de préserver son indépendance et de ne jamais, jamais tomber amoureuse…

Ce roman est le quatrième et dernier volet de la série « Broken Arrow » :

– Le secret de Broken Arrow
– Une femme prise au piège
– Les vertige des sentiments
– Menaces à Broken Arrow

Avis de Marnie

Réjouissez-vous pour deux raisons : d’une part, c’est le dernier volume de cette série plutôt ratée, et d’autre part, c’est la meilleure des quatre histoires. Comme d’habitude, c’est l’incohérence des personnages qui gâche l’histoire. Comme avec ses prédécesseurs, alors qu’elle a été grièvement blessée pourtant, Priscilla, rien que parce que le héros l’énerve, se jette au-devant du danger avec une bêtise qui fait lever les yeux au ciel au lecteur le plus indulgent. Quand elle se retrouve obligée d’être serveuse dans un café pendant une semaine et que ses réactions sont du genre, « oh qu’est-ce que je m’éclate, c’est amusant comme tout comme boulot !« … Là, on craque un peu !

Heureusement, ce qui sauve le récit du désastre, c’est l’aspect très rythmé avec l’impression d’urgence insufflée par le choix du road movie. Les héros bougent énormément, la tension monte, et cette fuite éperdue avec ses multiples rebondissements, parvient à nous intéresser jusqu’au bout. Nous nous attendions à un « méchant » charismatique… mais bon, l’éléphant accouche d’une souris. Comme à chaque fois que le récit s’envole un peu, Linda Turner reste presque volontairement superficielle.

Honnêtement, cette écriture un peu bâclée, un peu niaise devrait être reprise à la source. Il y a des idées, mais pas d’ambition, pas de contexte soigné, et des personnages immatures, peu évolutifs avec des décisions finales de choix de vie à l’emporte-pièce, totalement surréalistes qui ne peuvent pas convaincre le lecteur.

A peine distrayant…

Le voile du mensonge de M.J. Rodgers

Présentation de l’éditeur

Whitney West était pourtant prévenue : glacial, impénétrable… et extrêmement séduisant, Adam Connor est exactement tel qu’on le lui a décrit. N’empêche. Elle est totalement déstabilisée par sa froideur et son calme alors qu’elle lui annonce le drame qui vient de frapper sa femme : celle-ci, en effet, a été retrouvée morte et les circonstances du décès sont mystérieuses. Se pourrait-il vraiment, comme le pense la police, qu’Adam Connor soit responsable de l’accident qui a précipité la voiture de son épouse dans un ravin ? L’hypothèse est, hélas, d’autant plus plausible que la victime laisse derrière elle une immense fortune. Certes Adam Connor et sa femme étaient séparés depuis des années, mais… Mandatée pour défendre les intérêts de la défunte, et résolue à éclaircir l’affaire – mais peut-être plus encore à percer les secrets du ténébreux Adam -, Whitney décide d’enquêter sur lui…

Avis de Marnie

Cinquième et dernier roman de la série Justice inc, dont les héros sont des juristes au sein d’un cabinet d’avocats de Seattle, après un premier chapitre anodin de cette intrigue datant de 1996, nous ne pouvons que regretter que M.J. Rodgers n’ait écrit qu’une douzaine de livres pendant la décennie 90 ; l’auteur ayant arrêté de publier des livres depuis 2003. Déjà, avec la traduction en 2008 de Sous le nom d’une autre, nous avions pu apprécier la profonde et passionnante originalité de cet auteur. Ici, il se passe exactement la même chose : après un premier chapitre d’une banalité affligeante, le roman prend un virage et en tout état de cause, nous ne nous attendons absolument pas aux rebondissements incessants qui vont surgir. C’est passionnant de bout en bout et surtout sérieux et complexe.

Ce qui empêche la note suprême, c’est l’écriture un peu conventionnelle, un peu trop classique, et un auteur qui insiste de façon bien appuyée sur le ressenti des deux héros en empruntant des termes maladroits qui affadissent le récit. Cependant, ces défauts disparaissent tant le scénario est captivant. Contrairement à ce qui est indiqué sur la quatrième de couverture, Whitney ne décide pas d’enquêter sur Adam, mais tous deux vont allier leurs forces pour se plonger par nécessité dans le passé de l’épouse défunte de notre brillant avocat. Le résultat est tout ce qu’il y a de plus bluffant, le contexte est extraordinairement bien pensé, soigné et les péripéties inattendues.

Nous sommes en fait au cœur d’un thriller judiciaire. Le corps de Patricia Connor est retrouvé sept ans après sa disparition et elle a laissé un héritage pour le moins impressionnant. Le problème c’est qu’elle a nommé comme exécuteur testamentaire son mari, qui va accepter cette mission avec le sens du devoir que l’on connaît, un homme réputé d’une droiture sans faille, qui ne s’énerve jamais, d’une froideur réfrigérante. A ses côtés, le voici flanqué de Whitney, une jeune avocate défendant la veuve et l’orphelin. Spontanée, n’ayant pas peur de montrer ses émotions, elle est chargée par la justice de défendre les éventuels héritiers que la défunte aurait pu avoir. La partie « juridique »[[pas seulement pour moi]] est fouillée et passionnante et enrichit considérablement le récit.

Enfin, au lieu de tomber dans le piège que l’on pourrait appeler celui de Jayne Ann Krentz (qui a construit sa centaine de livres sur le même modèle) d’opposer un robot sophistiqué et hautain à une pétulante et enjouée folle dingue, l’auteur préfère créer une complicité immédiate et moqueuse, à l’aide de dialogues mouchetés, et notamment un gimmick en forme de boutade qui surgit dès la première conversation, et qui rythme le flirt, puis la relation amoureuse, et ce, jusqu’à la dernière page.

Les contraires s’attirent et l’assument parfaitement !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 472
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 juin 2010
Prix : 6,30 €