F comme Flic P comme Privé – Avis +

Présentation de l’éditeur

Des tableaux de grands maîtres ont disparu durant la Seconde Guerre mondiale. Quand ils réapparaissent, cinquante ans après, le miracle sent le trafic à plein nez…Georges Lernaf, détective privé de son état, se trouve mêlé à cette affaire dont il doit, avec l’aide du commandant de police Emile Dujardin, reconstituer l’écheveau d’intrigues. Les fils le mèneront jusqu’aux services spéciaux de différents pays, en passant par la passion de la peinture et de la justice…

Le but ? Retrouver la collection Schloss. Les deux compères, dont les dialogues ne manquent pas de piquant, vont s’y employer tout en évitant de laisser trop de cadavres sur leur chemin. Et ce n’est pas une mince affaire car, c’est bien connu, le monde de l’art est im-pi-toya-ble. Du suspense, de l’humour, une écriture alerte et accrocheuse pour ce polar moderne et imprégné des grands classiques du genre. Le plaisir que prend l’auteur à nous entraîner au coeur de l’action, argot et bonne franquette inclus, est tout à fait contagieux. Flingue bien calé sous l’aisselle, dévorez cette enquête entre coups de feux et coups de pinceaux.

Avis de Marnie

Nostalgiques de Charles Exbrayat, vous allez ici trouver votre bonheur. Joseph Farnel s’amuse à nous entraîner dans une histoire de tableaux volés où une valse d’espions en tous genres vont tenter d’entrer dans la danse avec plus ou moins de bonheur. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entrain de l’auteur est communicatif, même s’il ne fait pas mouche à tous les coups ou que certaines de ses envolées patriotiques sont un peu poussives, on ne peut s’empêcher de penser à une parodie d’autres romans déjà parodiques eux-mêmes en leur temps, comme Le quadrille de Bologne, par exemple.

Nous retrouvons un duo de choc qui fonctionne d’autant mieux que l’alcool et la « bonne bouffe » sont partagés par nos deux compères qui ne baissent jamais les bras dans une course-poursuite joyeusement suicidaire vers la cyrhose, ou le cancer du poumon. Georges Lernaf, ancien flic et détective privé qui vivote sans conviction, et Emile Dujardin, commissaire de police, son ami pour la vie, se lancent dans cette aventure parsemée de meurtres avec un sourire de béatitude qui nous met le coeur en joie. Quelque part, nous sommes ici dans une autre dimension, un vrai souffle d’air dans une atmosphère plombante actuelle, où les cadavres tombent avec une sorte de musique grinçante, comme dans les films de Lautner !

L’intrigue est gentille, les dialogues sont fort drôles, les personnages très attachants, y compris quelques apparitions secondaires avec une vraie présence et surtout une chaleur revigorante, le tout forme une joyeuse sarabande où tout le monde court après tout le monde, alors que de très jolies espionnes traversent l’existence (ou plutôt quelques nuits exaltées) de Georges Lernaf tout content de l’aubaine. Il n’y a, certes, pas beaucoup à réfléchir, mais cette histoire n’est pas conçue pour cela. Il s’agit d’un hommage aussi appuyé que vibrant aux Nestor Burma, Inspecteurs Tarchinini et autres Imogène qui ont enchanté notre jeunesse. La quatrième de couverture nous parle d’écriture alerte et accrocheuse et c’est exactement une appréciation qui sonne juste. Les dialogues constituent le point fort de cette histoire improbable, et nous prenons plaisir à nous plonger dans ce divertissement sans aucune prétention.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 347
Editeur : Alphée
Collection : Romans
Sortie : 1 avril 2010
Prix : 21,90 €