Set the dark on fire – Avis +

Présentation de l’éditeur

In a Southern California town ablaze with sordid secrets, a free-spirited wildlife biologist and a straitlaced sheriff join forces to investigate a suspicious killing—and find themselves getting a little too close to the flames…

SET THE DARK ON FIRE

Shay Phillips knows her way around Dark Canyon. She’s handy with a gun and can track a wild animal with the best of them. It’s humans who give her the most trouble. And with a hormonally charged teenage brother to raise—and an admitted weakness for the wrong kind of man—they’re giving her plenty of trouble these days. Then there’s the matter of murder. As an expert on mountain lions, Shay knows to be skeptical when a local prostitute turns up mauled without a drop of blood near the body.

Now, together with the town’s newly arrived sheriff, Luke Meza—a Las Vegas city boy with his own dark secrets—Shay must navigate a dangerous valley filled with angry ex-lovers, unfaithful spouses, and poisonous snakes in a desperate search for the killer. But when suspicion falls on her own brother, and her attraction to Luke rages into a full-on erotic affair, can Shay quell the fires inside her long enough to uncover the truth ?

Avis de Callixta

Jill Sorenson est encore un jeune auteur qui n’a que trois livres à son actif mais si elle continue à écrire comme dans Set the dark on fire, il serait bien étonnant qu’elle n’attire pas très vite l’attention des lecteurs. Elle a trouvé dans ce roman, la parfaite harmonie entre une intrigue cohérente, l’analyse psychologique d’une petite ville dans un coin inhabituel des Etats-Unis et une histoire d’amour passionnée. Tout est réussi et original, ce qui est n’est pas toujours évident dans un genre un peu galvaudé.

Le lieu choisi par Jill Sorenson pour raconter son histoire est particulièrement intéressant et peu connu. Cet auteur est installé depuis de longues années près de San Diego dans le sud de la Californie et situe ses romans dans cette zone. Pour Set the dark on fire, elle a même choisi la région précise du désert d’Anza – Borrego où vivent des Amérindiens, des Blancs et des Hispaniques. Loin de l’image de fast-foods ou de grosses voitures que peut véhiculer les Etats-Unis, nous nous trouvons ici au milieu d’une petite communauté délaissée, pauvre et où l’alcoolisme est monnaie courante, et par la culture très marquée des différentes ethnies présentes. L’héroïne, Shay Phillips est une blanche, pauvre, originaire du lieu. Issue d’une famille à problèmes, elle a courageusement fait son chemin dans la vie, en élevant son jeune frère, de neuf ans son cadet. Elle est maintenant employée dans un organisme d’état qui surveille la faune sauvage et est spécialiste de l’animal local, le cougar (ou puma). La culture indienne est très présente, ainsi que les difficultés des communautés et l’atmosphère particulière de ce coin d’Amérique donne un ton original au livre.

C’est d’autant plus vrai que Jill Sorenson prend le temps de décrire les différents membres, même si elle est centrée sur ses héros et sur un couple secondaire, celui formé par le jeune frère de Shay, Dylan, encore adolescent, et aux prises avec des problèmes divers dont ceux causés par la jeune fille dont il est amoureux, Angel. Leur histoire est très poignante d’ailleurs et pourrait peut-être un jour donner naissance à un autre livre. Ces très jeunes gens affrontent bien plus que les problèmes des adolescents. Angel ne va plus à l’école depuis le départ de sa mère et aide à élever ses frères et sœurs. Dylan gère avec difficulté son enfance aussi ravagée que celle de sa sœur. Leurs rapports sont d’ailleurs très bien rendus.

Il est bien difficile pour Shay d’élever un grand gaillard dont elle n’a été la seule mère qu’il ait eu. Cette dimension psychologique du roman est très importante et apporte un flot d’émotions diverses. Shay est particulièrement émouvante en jeune femme fragile mais courageuse, qui fait face depuis toujours. Peu à peu, Jill Sorenson la révèle. La biologiste spécialiste des cougars est aussi une jeune femme qui n’a pas une très bonne réputation dans sa petite ville. Si elle ignore les regards, elle est aussi très vulnérable et souffre beaucoup de ce que peut en penser le héros, Luke Meza. Lui aussi est passionnant ! A moitié indien, il connaît peu sa propre culture puisqu’elle a été élevée loin de la réserve par sa mère blanche. Les autres personnages secondaires sont tous aussi réussis et forts, donnant envie de les connaître mieux, bien que le prochain livre de Jill Sorenson ne semble pas vouloir s’attarder sur eux. Mais peut-être y reviendra-t-elle un jour ?

L’histoire d’amour entre Shay et Luke est tout aussi intéressante. Dès les premières pages du livre et de leur rencontre – dans une scène très réussie d’ailleurs – l’attirance est évidente mais très compliquée par leur histoire personnelle. Elle sera pourtant irrésistible donnant lieu à des scènes très fortes sexuellement et émotionnellement. Si certains auteurs peinent à trouver de la place dans leur intrigue pour les sentiments, il n’en est rien ici. C’est un élément essentiel de l’histoire.

Cela est sans doute rendu possible par le mystère à résoudre qui lui aussi n’est pas commun. La plupart des auteurs de romantic suspense construisent des intrigues complexes, avec des tueurs fous, intelligents. Dans Set the dark on fire, les protagonistes ne sont jamais vraiment sûrs d’avoir à faire à des crimes ; loin de la police scientifique et des éléments technologiques présents habituellement dans tous ces romans, les enquêteurs se débrouillent avec les moyens du bord c’est-à-dire bien peu de choses. Le mystère repose davantage sur le fonctionnement de cette communauté laborieuse que sur les menées d’un tueur diabolique. C’est parfaitement cohérent avec l’ambiance décrite par l’auteur avec ses personnages.

Jill Sorenson a une écriture forte et très moderne qui ne lâche pas son lecteur. Dès la scène d’entrée, dès les premières lignes, elle capture l’attention et sans rebondissements sensationnels, ni déductions brillantes, elle dresse un portrait vibrant de sensibilité et de réalisme d’un monde qu’elle connaît visiblement très bien.

A découvrir !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 432
Editeur : Bantam
Sortie : août 2009
Langue : anglais
Prix : 5,96 €