La Chasteté d’Otomi
– Tu veux m’intimider ?
– Vous intimider ? Si c’était pour vous intimider, où serait le mal ?
Alors que les troupes du shogun se préparent à l’offensive, un village déserté est exploré par Shinko le vagabond. Mais voici que surgit mademoiselle Otomi. Que diable vient-elle faire en ce lieu dangereux ? Mais c’est évident : sur ordre de sa maîtresse elle a été chargée de récupérer le chat. Perplexe ou soupçonneux Shinko la menace elle, puis le chat. Or pour sauver cet animal Otomi est prête à lui offrir sa virginité.
Dès lors les deux protagonistes de ce huis-clos entreprennent un jeu de mensonge et de dissimulation, chacun cherchant à comprendre les intentions réelles de l’autre tout en cachant les siennes.
Le final nous offre une révélation alors que des indices avaient été semés tout au long du récit. Ainsi on peut constater que Shinko le vagabond sait lire et possède un pistolet (une arme très chère dans le Japon de cette époque). Alors que la confrontation s’achève Shinko révèle au lecteur son véritable statut et peut-être également celui d’Otomi.
Le Martyr
– En ce soir de nativité l’église de la Santa Lucia adopte cet enfant. Gageons que ce sera pour lui une deuxième naissance placée sous la protection de notre seigneur Zesu Kirishito.
Il fut recueilli aux portes d’une Eglise. Ce jeune garçon fut nommé Lorenzo et grandit au sein de la communauté chrétienne du Japon. Puis survient le scandale car sa beauté attira l’attention d’une jeune fille du voisinage qui se retrouva enceinte. La culpabilité de Lorenzo fut établie. Mais ne serait-ce pas trop simple ?
Ces deux nouvelles de Ryûnosuke Akutagawa (1892-1927) reposent sur la dissimulation, à la fois bouclier contre le regard des autres et moyen d’assurer sa liberté d’action.
Fiche Technique
Scénario : Mk Deville
Dessin : Philippe Nicloux
Edition : Les Enfants rouges
Collection : Asturiale
Sortie : février 2009
Prix : 15 euros
Inédit, moyen format, 125 pages noir & blanc