Les enfants du néant – Avis +

Présentation de l’éditeur

Dans une autre vie, François Marchand était psychanalyste. Un des meilleurs. Jusqu’au jour où sa femme fut étranglée par un de ses patients. Depuis, le commissaire Marchand s’est spécialisé dans l’étude des profils criminels. Aidé par le lieutenant Julia Drouot, jeune enquêtrice au caractère entier et au passé douloureux, il est confronté à des meurtres barbares, sans lien apparent dont les victimes sont des adolescents.

Ensemble, les deux enquêteurs se lancent sur la piste d’un tueur dont la folie et l’ingéniosité semblent n’avoir aucune limite. Pour le cerner, ils n’auront qu’un seul choix : percer les codes déroutants et complexes d’une génération sacrifiée.

Avis de Marnie

Dans un paysage français qui ne voit les profilers que comme du folklore à l’américaine et qui n’a pas sa place dans la hiérarchie policière, François Marchant, psychiatre, a trouvé comme seul moyen d’exercer cette profession (pour lui un sacerdoce), devenir commissaire et entrer ainsi dans la section criminelle. Repéré, il est envoyé alors sur le terrain, comme un électron libre, par un commissaire divisionnaire éclairé.

Le ton est ainsi donné dès le départ, soit un polar psychologique « à l’américaine » avec les qualités que l’on adore y trouver : nerveux, fouillé, et vraiment bien ficelé, avec un style et une écriture à la française, donc un vocabulaire soigné et agréable qui tranche avec des dialogues « familiers » qui sonnent justes. L’auteur apporte un ton personnel assez désespéré digne des grands thrillers, et en prime apporte une vraie émotion à une jolie histoire d’amour, ce qui ne gâche rien, loin de là !

La sauce prend dès le premier chapitre, malgré une mise en situation un peu didactique mais nécessaire au vu du contexte. Olivier Descosse a certainement bien travaillé la notion de profiler, ses qualités mais aussi ses limites, l’instinct, l’expérience, les déductions, et tous les aspects de la psychologie liés à cette profession que l’on caricature très souvent dans les séries télévisées. Avec habileté, il évite les pièges actuels de l’expertise médicale, nous assenant les conclusions sans trop se compliquer la vie, ce qui nous évite tout ennui de digressions scientifiques.

Nous suivons François Marchand dans une enquête appliquée, approfondie, astucieuse, à la recherche de ce cross killer (et non serial killer !) sans savoir ce que pense le « méchant »… cela ne nous manque aucunement. Au contraire, nous avons ainsi l’impression très réussie d’être dans la tête du commissaire et de son aide inattendue, le lieutenant Julia Drouot qui veut prouver sa valeur devant ce « vieux de la vieille » qu’elle souhaite impressionner, aussi bien professionnellement que personnellement.

Rebondissements, rythme soutenu, fausses pistes, pièges de tous côtés, pas un seul temps mort pour le lecteur qui suit l’évolution et la progression de l’enquête avec un réel intérêt en ayant en plus la sensation de découvrir quelque chose de neuf. Même si honnêtement, il faut avouer qu’au bout des deux tiers du récit, nous entrevoyons la résolution du « mystère », le sentiment de lire un bon, gros et passionnant polar prime sur tout le reste !

Excellent…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 474
Editeur : J’ai lu
Collection : Thriller
Sortie : 3 mars 2010
Prix : 8 €