La chasse sauvage – Avis +

Présentation de l’éditeur

Novembre, mois de la fête des morts.

Superstitions et traditions se mélangent, laissant le champ libre à l’imagination. La vie s’écoule paisiblement au val d’Amblavès jusqu’à l’arrivée d’un groupe de cavaliers. Masqués, ils chevauchent à travers le pays et sèment la désolation. Sont-ils des morts revenus de I’au-delà pour achever leur temps sur terre, les émissaires d’une sorcière ou des imposteurs profitant du climat de panique pour faire train basse sur le blé du val d’Amblavès ? Tous ont un avis et personne ne s’accorde.

Barthélémy, bayle du lieu, aura plus que jamais besoin de sa compagne Ysabellis et surtout de ses dons pour dénouer cette énigme. Mais saura-t-il la protéger ?

Avis d’Enora

La chasse sauvage fait partie des croyances récurrentes des campagnes occidentales médiévales. Appelée aussi mesnie d’Hellequin, elle désigne généralement une troupe de gens morts avant leur temps, qui achèvent leur passage sur terre dans une chevauchée effrayante. Malheur à ceux qui croisaient leur chemin !

En ce mois de novembre, la tranquillité des habitants du val d’Amblavès est mise à mal par une troupe de cavaliers casqués qui sème sur son passage brutalité et pillages. Craignant avoir affaire à une horde d’écorcheurs, le sire de Randon charge son fidèle bayle, Barthelemy, de retrouver ces hommes afin d’arrêter les troubles. Mais les témoignages discordants et la mauvaise volonté évidente de certains villageois mettent Barthélémy en échec. A-t-il affaire à des écorcheurs, des brigands, des escrocs ou pire encore ? Car en ce mois de novembre hanté par les morts et les fantômes, et dans ce moyen âge du XIVème siècle où les croyances s’appuient encore sur des cultes anciens, une seule chose est capable de faire perdre la tête aux gens de la sorte : la sorcellerie.

Dans ce nouvel opus, Laetitia Bourgeois nous entraine à la découverte des croyances qui faisaient partie de la société médiévale, tout en invitant le lecteur « à ne pas les considérer comme l’expression d’une société ignorante, mais bien comme l’écume d’un paysage mental qui nous échappe en grande partie » : de la Chasse Sauvage à la Blanche Dame, en passant par le pouvoir des « nés coiffés », des sources miraculeuses et des charmes ou des maléfices.

Sa grande érudition lui permet de nous faire entrevoir la vie rude et difficile des paysans, la condition des femmes mais aussi de nous faire découvrir à chaque tome des métiers différents. Après celui de sergent, de bayle et de notaire, ici nous en apprenons un peu plus sur les meuniers (les paysans devaient faire moudre leurs grains au moulin seigneurial et acquitter une redevance appelée banalité) et surtout sur les saumadiers. Les saumadiers étaient des propriétaires d’une dizaine de mulets qui transportaient des marchandises soit entre villages, soit des villages vers les foires. Ce pouvait être des transporteurs professionnels, ou bien des paysans meublant la morte saison. Ce qui montre bien que l’économie médiévale n’était pas autarcique mais plutôt une économie d’échange.

La chasse sauvage est aussi, un roman policier avec une vraie intrigue bien ficelée et une multitude de protagonistes formidablement campés dont bien sûr Barthelemy mais aussi sa femme, Ysabellis la guérisseuse, versée dans l’art des plantes et sans laquelle notre gentil bayle aurait grand mal à résoudre ses enquêtes ; le Sire de Randon dont on aimerait que l’auteur développe le personnage ; Barbasto le saumadier ; la vieille Gila et ses pouvoirs de « née coiffée ».

Avec un parfait équilibre entre suspense et Histoire, ce nouveau tome des aventures de Barthelemy confirme tout le talent et la maitrise de son auteur.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 284
Editeur : Privat
Sortie : janvier 2010
Prix : 19 €