Le collectionneur – Avis +

Présentation de l’éditeur

Retiré dans son manoir en forêt de Fontainebleau, Arpad de la Castille, issu d’une vieille famille de la finance, a deux passions, sa femme Olivia et ses collections de monnaies anciennes. Quand une pièce d’or à l’effigie de Cléopâtre tombe entre ses mains sa vie va s’en trouver bouleversée.

Seul le Comte Alberoni, collectionneur auréolé d’autant de prestige que de mystère est capable d’apprécier la valeur de cette pièce unique au monde. Poussé par l’ambition de sa femme, Arpad reçoit chez lui le Comte pour le défie.
C’est par une nuit d’orage que le malheur s’abat : la pièce disparaît, mais le comte refuse toute explication qui pourrait l’innocenter. Son attitude énigmatique, son silence hautain ne font qu’aviver les soupçons et la soif de vengeance d’Arpad.

Jusqu’au jour où, la pièce d’or retrouvée, Arpad devra affronter à nouveau celui qu’il a déshonoré.

Avis d’Enora

Cette pièce est l’adaptation par Olivier Orban du roman éponyme écrit par sa femme Christine. Véritable huis clos à l’atmosphère étouffante, cette intrigue policière qui tourne autour de la disparition mystérieuse d’une pièce ancienne est aussi une réflexion sur le couple, l’amour, l’amitié et surtout sur la psychologie complexe des collectionneurs.

Le collectionneur est un consommateur très particulier en ce sens qu’il donne aux objets une valeur subjective qui deviennent alors des substituts symboliques. Alternant phases d’euphorie et de dépression, d’allégresse et de culpabilité, ils sont très difficiles à vivre et ont tendance à s’isoler des autres. Leur passion peut devenir dévastatrice tant sur le plan professionnel que familial ou social. La collection devient comme une expression de la valeur de soi, c’est pourquoi ils aiment parader, étaler leurs possessions, recevoir les félicitations.

La jalousie tient une grande place dans leur vie, tant ils appréhendent de découvrir chez d’autres collectionneurs, vécus comme des rivaux, des objets plus intéressants qui feraient naitre chez eux un sentiment d’infériorité. Cette consommation maniaque, cette obsession de la perfection est souvent en lien avec une recherche d’amour qui a manqué ou ne sait s’exprimer. Ici la pièce unique subjectivée, deviendra la figure idéalisée de la Femme, la reine Cléopâtre, et son abnégation de la fin ne sera en quelque sorte que l’expression d’un parfait amour, celui qu’il n’a su donner à sa femme.

Cette pièce oppressante et truffée de dialogues percutants, est remarquable par son exploration complexe de tous les aspects d’un collectionneur, Arpad, atteint au plus haut degré par sa passion.

Cette pièce sera mise en scène par Daniel Benoin (metteur en scène, auteur, comédien) et jouée au Théâtre National de Nice du 20 au 31 janvier 2010

Fiche technique

Format : broché
Pages : 84
Editeur : Albin Michel
Sortie : 7 janvier 2010
Prix : 10 €