Camino 999 – Avis +/-

Pour la première fois de sa vie, Carla utilisait une arme à feu contre des humains. Carton plein ! Trois hommes et un anaconda. Un tableau de chasse difficile à égaliser.

Officiant au sein de la police lyonnaise, Carla Montalban mène ses enquêtes avec diligence sur des sujets variés. Après avoir abattu le suspect d’un meurtre (un anaconda) et vomi sur le témoin (une poule) elle se retrouve à enquêter sur une série de délits en apparence classiques : espionnage industriel, détournement de fonds, enlèvements et assassinat. Curieusement, à chaque affaire des personnes interrogées tiquent à l’annonce de son nom, comme s’ils connaissaient sa famille : des émigrés espagnols à la fortune aussi soudaine que considérable.

L’enchevêtrement des enquêtes mène à une ancienne affaire criminelle irrésolue : l’assassinat du prince Jean de Broglie (1976) derrière laquelle se trouverait un commanditaire occulte : l’Opus Dei[[Le roman Da Vinci Code de Dan Brown date de 2003]]. Ah ? Cette organisation laïque évoluant en marge de l’Eglise catholique n’a guère apprécié d’être présentée comme une organisation de fanatiques religieux et d’escrocs internationaux. Elle a fait (et perdu) un procès contre l’éditeur de ce roman (qui parallèlement a obtenu le prix SNCF du polar français).

En fait ce récit présente deux faces du thriller. Tout d’abord le pittoresque dont l’outrance s’avère être un gage de réussite. Ainsi, un des adjoints de Carla porte des vêtements de luxe (offerts par des dames âgées soucieuses de sa tenue), tout en se déguisant à l’occasion en Nestor Burma. De même la tanière d’un hacker bardée de matériel high-tech se dissimule derrière une association contre la castration des moutons.

Ensuite vient la présentation du complot international. On peut être surpris que toutes les affaires illégales menées par l’Opus Dei (présenté comme le bras armé du Vatican) se déroulent dans la juridiction de Carla Montalban et qu’elle doive à chaque fois mener l’enquête comme si elle était la seule policière de Lyon qui soit disponible à chaque fois.

De plus il n’existe aucune preuve, juste des déclarations. L’auteur n’a pas procédé à des flash-backs. Il n’existe pas de lien entre les deux époques. De ce fait, l’enquête menant aux scandales financiers et politiques des années 70 apparaît peu crédible. Et lorsqu’est évoqué la disparition d’un agent de la D.S.T. lors de sa recherche de preuves pour impliquer Michel Poniatowski (à l’époque ministre de l’Intérieur), il est difficile d’y croire. D’ici quelques décennies, il est probable qu’un auteur de polar accusera le ministre de l’Intérieur de l’époque d’être impliqué dans l’assassinat de Lady Di. Qui exerçait cette fonction en 1997 ? Ah… lui !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 415 €
Editeur : Pocket
Collection : Policier
Sortie : juin 2009
Prix : 6,90 €

Prix : 15 €