La femme la plus riche du Yorkshire – Avis +

Présentation de l’éditeur

Il aime les voyages et les explorateurs. Piètre ethnographe, économètre intérimaire à l’université de York, Adam Serghini profite de son séjour outre-manche pour infiltrer du local, radiographier et croquer de l’autochtone, dans son milieu naturel, à savoir là où tout engliche digne de ce nom échoue à un moment donné : au pub, en fait.

Et ce ne sont pas les grandes gueules qui manquent, aphoristes à froid, peu enclines à se laisser observer sans tournée générale. Dans cette faune opaque, au-dessus de la mêlée, bourdonne la reine des abeilles. Voilà  » la femme la plus riche du Yorkshire « .

Vieille cocotte richissime, mante religieuse, momie excentrique, monstre d’ambiguïté, elle se raconte. Larger than York. Larger than life : Adam Serghini vient de trouver le plus redoutable sujet d’étude de la Couronne d’Angleterre.

Avis d’Enora

Adam Serghini, jeune professeur d’origine marocaine, se retrouve à l‘université d’York pour enseigner l’écononométrie, matière ésotérique s’il en est ! Pour tromper son ennui il décide de jouer les ethnologues et d’étudier les autochtones. A l’affût dans les pubs, il note consciencieusement sur son carnet les us et coutumes des insulaires, jusqu’au jour où il tombe sur la femme la plus riche du Yorkshire…

Dans ce petit bijou d’humour, Fouad Laroui décortique les aprioris et tord le cou aux idées reçues, aux clichés et aux préjugés. Il se moque avec finesse aussi bien de l’ethnologie pratiquée du temps du colonialisme, que des jugements préconçus que nous portons sur la culture des autres à travers l’idée que nous en avons. Comme dans tous ses ouvrages il défend l’identité, la tolérance et le respect de l’individu.

Son apprenti ethnologue part des traits de caractères d’un ou de deux individus et généralise sans complexe sur la mentalité d’un peuple. A l’inverse ses origines alimentent les clichés, comme le chameau – qui lui colle à la peau dans l’imaginaire de certains européens – et le couscous, alors qu’interne au lycée Lyautey, il se nourrissait tous les jours de bifteck-frites. «Couscous disaient sa tête et son passeport. Couscous c’est moi ! Petite case cochée, Maghreb : couscous !». Mais sa rencontre avec la femme la plus riche du Yorkshire et ses ambigüités, le renverra à ce qui fait l’humanité de toute personne quelles que soient ses origines et quand il rentre sur le continent et qu’on lui demande comment sont les Anglais, c’est avec humilité qu’il répond : « Ce sont des gens très polis. Quand au reste, je n’en sais rien ». Car le plus nul des ethnologues est devenu simplement un humaniste.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 157
Editeur : Pocket
Sortie : juillet 2009
Prix : 5,50 €