Morts en coulisses – Avis –

Présentation

Dans le Massachusetts, se déroule chaque été un festival de théâtre, que Caroline Enright, nouvelle chroniqueuse spectacles de la chaîne de télévision Key News, est chargée de couvrir. Un accident. Un meurtre. Une disparition…Mais la mort soudaine de deux étudiants et l’assassinat d’une bibliothécaire viennent assombrir les réjouissances. Et c’est alors que Belinda Winthrop, actrice vedette couronnée d’un Oscar, disparaît… Les trois coups viennent d’être frappés… Qui avait intérêt à se débarrasser d’elle? Sa jeune doublure, qui rêve de brûler les planches, le régisseur de sa propriété, qu’elle s’apprêtait à congédier, un artiste peintre, amoureux transi qui lui voue une étrange dévotion? Le rideau se lève sur une pièce macabre ! Caroline, déjà en bute à de sérieux problèmes professionnels et personnels, va devoir affronter un sociopathe dénué de toute humanité… Les masques vont tomber. Qui se cache derrière celui de l’assassin?

Avis de Marnie

Dans les années 80, trois écrivains « Best-Sellers » tenaient le haut du pavé, pour les romans féminins, nous avions Danielle Steel, s’agissant de la romance sulfureuse à suspense, Jacquie Collins dominait le genre, et pour les suspenses tout public, Mary Higgins Clark se taillait la part du lion. Si ses premiers romans faisaient preuve d’une certaine nouveauté, elle s’est vite laissée aller à commettre des produits policés sans envergure. Or, voici que son ex-belle-fille se lance dans le même genre de romans, utilisant les mêmes ressorts… et aussi copiant son style. Le résultat est quelque peu… accablant.

Lorsque l’on nous assène avec aplomb que Mary Higgins Clark trouve les romans de cet auteur « terrifiants », il faut certainement prendre ce terme au second degré. Il paraît que Mary Jane Clark connaît le milieu de la télévision à la perfection. Elle nous décrit donc une héroïne « gentille », vertueuse, qui adorait aller voir des films, et s’est mise à écrire des critiques pour son lycée… puis à l’université, puis a gravi tout naturellement les échelons (une ligne d’explication) pour devenir chroniqueuse sur une grande chaîne de télévision. Ouh ! Quelle chance elle a !

Or, quand commence cette histoire, notre Caroline, vient de pleurer. En effet, son producteur (au nom à consonance stéréotypée) lui a lancé quelques remarques impatientes sur le fait qu’elle est trop gentille dans ses critiques. Elle s’est enfuie de son bureau totalement bouleversée. Et donc, la voici en train de prendre une douche : «Elle ressentit comme une agression sur sa peau claire le jet de la douche, d’ordinaire si apaisant. Peu à peu, l’eau chaude qui coulait sur elle l’aida à rassembler ses esprits. Elle se shampouina rapidement, puis rinça ses cheveux bruns. En sortant de la cabine, elle prit une serviette qu’elle noua sur sa tête. Ainsi enturbannée, elle en saisit une autre et se frotta vigoureusement le dos, puis les jambes. Caroline n’essuya pas la buée qui recouvrait le miroir de la salle de bains. Si son visage et ses yeux portaient encore la trace de ses pleurs de la veille, elle ne voulait pas les voir. Merci, Monsieur Nazareth !»

Vous l’aurez compris… s’il lui faut dix lignes pour prendre une douche, qu’est-ce que l’on va s’ennuyer ! Vous ne vous trompez pas. Les personnages n’ont aucune consistance, leurs réactions sont convenues et la mentalité d’Amérique bien pensante flirte avec une morale gentillette qui nous fait sourire tant cela frôle le ridicule. Entre le mari qui cache un secret à sa femme (et quand vous le découvrez vous restez un peu surpris de la niaiserie du propos), la belle-mère si gentille, si pleine d’empathie qui fait tout pour se faire comprendre et qui pourtant s’entend mal avec la fille de la première épouse (bon, elle a épousé le papa quelques mois juste après la mort de la maman tout de même), la galerie de suspects convenus, nous restons désespérés par un tel manque d’originalité.

L’écriture est plate et surtout très très datée, le rythme lent, l’intérêt s’amenuise dès la fin du troisième chapitre. En fait, nous avons l’impression de voir un de ces téléfilms de série que les chaînes hertziennes offrent aux retraités endormis l’après-midi avant que les enfants rentrent de l’école. Lorsque l’on sait à quel point les thrillers actuels présentent une originalité et une modernité en constante évolution, que le romantic suspense n’a jamais été aussi attrayant… passons vite à un repas plus substantiel !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 301
Editeur : L’Archipel
Sortie : 1 octobre 2009
Prix : 19,95 €