Le rouge du péché – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le printemps est de retour sur les côtes de Cornouailles mais Thomas Lynley le remarque à peine. Sa femme n’est plus et ses années à Scotland Yard sont derrière lui … Lorsqu’il découvre le cadavre d’un grimpeur au pied des falaises, la réalité le rattrape de manière brutale : la police l’enrôle, son expérience de commissaire au yard pouvant se révéler cruciale. De toute évidence le matériel de la victime est à l’origine de sa chute. Accident ? Sabotage ?

Avis d’Enora

Trois mois sont passés après le meurtre de son épouse. Thomas Lynley erre sur les côtes de Cornouailles, l’esprit vide. La faim, la soif, le froid étant les seules perceptions qui lui permettent de se savoir encore vivant. Lorsqu’il découvre et signale le corps d’un jeune grimpeur tombé au pied de la falaise, la police commence par le suspecter avant de découvrir que ce vagabond, sale, barbu, hirsute, n’est en fait qu’un inspecteur du Yard. Malgré lui, l’esprit de Lynley analyse la situation, les petits détails, le surfeur isolé aperçu quelques temps avant, les contradictions d’un témoin… A contrecœur il participe aux investigations, et petit à petit émerge de sa tragédie, allant même jusqu’à rappeler Barbara Havers à ses côtés.

Ce livre montre la douleur extrême de cet homme qui a perdu sa femme dans des circonstances terribles – n’oublions pas qu’il a fait le choix de la débrancher alors qu’elle était enceinte de cinq mois – et la façon dont il va peu à peu se rattacher à la vie. L’idée du suicide l’accompagne au début puis au fur et à mesure que l’idée s’estompe, vient la culpabilité, celle de ne plus se rappeler le premier ou le dernier baiser, celle de se surprendre à fredonner sous sa douche. Comme à son habitude, l’auteur développe et creuse ses personnages récurrents mais parallèlement chaque intrigue analyse minutieusement un microcosme avec ses implications tant sociales que psychologiques.

Dans ce petit village de Cornouailles, la mort du jeune grimpeur va être une sorte de catalyseur dans une réaction en chaine où aucun des habitants ne va être épargné. Rattrapés par leur passé, la honte et le remord, peu d’entre eux s’en remettront. Des amitiés, des amours, des couples et des familles, tout ce qui tenait par les non-dits depuis des années, éclatent et se désagrègent.

Le rouge du péché fait partie des très bons Elisabeth George, l’intrigue est complexe, tentaculaire, se perdant dans le passé des parents et se répercutant dans le présent des enfants. Les personnages ont beau être très nombreux, ils sont aussi finement analysés que leurs interactions. Ils nous touchent que ce soit dans leur folie, leur faiblesse, leur obsession ou leur souffrance, car il y a peu de joie, comme toujours, dans le monde que décrit l’auteur. Et pourtant quelquefois surgit un espoir comme ce grand père à qui on parachute une petite fille, adolescente anorexique. Il s’inquiète, fait complètement fausse route, se rebelle contre la réalité et finit par l’aider, porté par l’affection qu’il lui porte.

Fiche technique

Format : poche
Editeur : Pocket
Collection : Noir
Sortie : 8 octobre 2009
Prix : 8,10 €