Avis de Ludovic
C’est à la porte de Versailles (au parc des expositions) que c’est tenu cette année le Salon du Monde du Jeu.
Malheureusement, et cela depuis déjà plusieurs années, le Monde du jeu s’appauvri, que ce soit au niveau des nouveautés présentées ou des exposants présents.
Cette année et pour la première fois [[du moins pour la journée du vendredi]], il n’y avait qu’un seul exposant de figurines : Kraken éditions et son jeu Alkemi. N’y Games Workshop n’y Rackham ne se sont déplacés pour présenter leurs nouveautés alors que beaucoup sont attendues et doivent arriver prochainement.
Heureusement quelque éditeurs – tel que Blackbook – sont venus avec des nouveautés spécialement pour le Salon comme l’édition anniversaire de Shadowrun qui est magnifique ainsi que les Editions du Matagot avec leur excellent jeu : Métal Adventures et le manuel du maître spécialement pour le salon. Le créateur du jeu était même présent et extrêmement disponibles pour tous.
Sinon de nombreuses tables de jeux étaient présentes chez presque tous les exposants qui organisés soit des parties d’initiations soit des sessions pour connaisseurs.
La plus grande partie du hall était, et comme quelques années maintenant, essentiellement réservées au salon du jeu vidéo. D’énormes moyens on était déployés par les distributeurs et créateurs de jeux. Il y avait des concours avec des lots à gagnaient sur quasiment toutes les nouveautés. Il y avait continuellement des animations sur tous les stands avec musique et danseuses.
Le Monde du jeu est lentement en train de se transformer pour devenir uniquement le salon du jeu vidéo.
L’avis de Benj
Un Salon du jeu à la porte de Versailles ne peut que rappeler d’émouvants souvenirs à tous ceux qui ont pratiqué le jeu de société dans les années 80-90, où le Salon du jeu était couplé avec le Mondial de la maquette et du modèle réduit en une exposition jumelée. Depuis le déménagement du Mondial de la maquette au Bourget, c’est le jeu vidéo qui est présenté avec le Monde du jeu.
Les éditeurs de jeux de plateau se taillent la part du lion dans ce salon, avec cependant une partie non négligeable de stands indépendants, associatifs ou de fédérations. La FFJDR (Fédération française de jeu de rôles) était par exemple présente pour tordre le cou aux préjugés sur le jeu de rôles et pour pratiquer des initiations non stop à côté de démonstrations de Mah-Jong ou d’échanges sur la pratique du jeu de rôle grandeur nature.
Mais c’est évidemment pour les éditeurs de jeux que le public se déplace. Peu de nouveautés sur ce Salon, le salon d’Essen étant imminent. Essen étant LE Salon international des jeux de société, les nouveautés sont repoussées à fin octobre. Ce sont donc les hits du moment qui seront présentés, on se déplace principalement pour jouer et découvrir de nouveaux produits qu’on aurait ratés ou pour se faire dédicacer une boîte par les quelques auteurs présents.
Ainsi, l’éditeur québécois Filisofia a présenté des démonstrations de l’excellent Pandémie, de Dream Factory ou encore de Megawatt, mais on a pu apercevoir des prototypes de l’extension Pandémie : On the Brink ou de Genial, la nouvelle édition du jeu de Reiner Knizia. Chez Edge, on présente Ad Astra et on fait d’impressionnantes démonstrations du jeu d’avions Wings of War ou de Starcraft, dont la somme impressionnante de matériel peine à tenir sur une table. Sur le stand de Cocktail Games, les jeux présentés sont de taille beaucoup plus modestes (la plupart tiennent dans la poche), mais le volume sonore est tout autre ! Dans Comme des sardines, chaque joueur doit crier le plus fort possible un slogan et repérer ceux des autres au milieu du brouhaha. Et dans Rythme & Boulet, les joueurs tâtent des percussions tout en effectuant des figures imposées avec les mains. Bien d’autres nouveautés ou prototypes étaient en démonstration, mais on peut citer l’extension White Moon pour Ghost Stories (chez Repos Prod) et l’intriguant Claustrophobia de Asmodée, démontré dans une tente obscure à quelques privilégiés.
Pour ceux qui auraient du temps ou qui seraient intéressés par le sujet, l’accès à l’espace du jeu vidéo se fait avec le même billet. On peut donc faire une incursion dans un monde tout à fait différent, où les budgets communication ne sont clairement pas les mêmes. Pour preuve la musique assourdissante et les stands tous plus délirants les uns que les autres là où les standistes du monde du jeu se contentent de tables et de chaises. Pour preuve encore les innombrables figurantes présentes sur les stands et habillées (très court) à l’effigie de héros de jeux vidéos. Le public y est ici majoritairement adolescent et masculin et l’ambiance un brin plus effervescente.
En résumé, si on est toujours content de découvrir de nouveaux jeux et de soutirer des indiscrétions aux éditeurs présents, on ressort de ce salon avec une désagréable impression de pas assez. Ce qui est bien dommage pour un billet somme toute assez cher (9€50 samedi ou dimanche). Les Salons du jeu parisiens ont finalement leurs plus beaux jours derrière eux, un paradoxe comparé à l’essor actuel du jeu de société.