Le tatouage de la concubine – Avis +

Présentation de l’éditeur

Japon, fin du XVIIe siècle
Sano Ichirô, grand investigateur du shogun Tokugawa Tsunayoshi, enquête sur un assassinat perpétré au cœur du palais impérial. Harume, une des concubines du shogun, a été empoisonnée par l’encre d’un tatouage qu’elle dédiait à un mystérieux amant. Sano Ichirô reçoit l’aide inattendue de Reiko, sa jeune épouse, issue d’une famille de samouraïs. En découvrant que la concubine était enceinte, l’enquête prend un nouveau tournant. Le meurtrier voulait-il éliminer l’héritier tant attendu des Tokugawa ?

Avis de Domino

Si le Japon moderne est terra incognita pour la plupart d’entre nous, que dire alors du Japon de la fin du 17e siècle ? Cet univers nous est tout aussi étranger que le serait un monde extra-terrestre. Tout est exotique, des paysages à la manière de se déplacer, de se nourrir ou de se vêtir. Tout surprend de l’organisation sociale aux rapports régissant les liens familiaux ou conjugaux. Oui, pas besoin d’emprunter un vaisseau intergalactique pour partir à la découverte d’une civilisation extra-terrestre, il suffit de se plonger dans le roman de Laura Joh Rowland pour se retrouver propulsé dans un monde des plus mystérieux. L’expression « les mystères de l’Orient » n’a jamais été aussi bien adaptée ici, même si en l’occurrence, il s’agit de ceux de l’Extrême Orient.

L’intrigue du roman de Laura Joh Rowland est intemporelle et universelle. Elle pourrait aussi bien se situer dans un monastère du pays de Galles au 12e siècle, dans la bonne société anglaise du 19e ou même dans un roman d’Agatha Christie ou de n’importe quel auteur contemporain. Son originalité réside dans l’époque et le lieu choisi qui déterminent les actions et réactions des différents protagonistes. Par exemple, un enquêteur du 20e siècle ne résout pas son enquête de la même façon qu’un samouraï du 17e siècle, ils n’obéissent pas aux même codes et surtout les enjeux ne sont pas les mêmes. Un enquêteur de nos jours ne risque pas sa vie s’il échoue à trouver un assassin, Sano Ichirô, oui… D’autant plus qu’il n’est pas un vulgaire enquêteur lambda mais celui du Shogun, à savoir le personnage le plus important du Japon.

Comme Sano Ichirô n’est pas vraiment dans une grande période de chance, c’est pendant la cérémonie de son mariage que survient une mort suspecte, à l’intérieur même du palais du Shogun. Et comme les dieux semblent s’être ligués pour lui compliquer sa tâche, voilà qu’en plus d’avoir à résoudre ce qui apparaît rapidement comme un meurtre, il doit faire face à une épouse qui est bien loin de l’image de la femme docile qu’elle donnait. Mais ne dit-on pas qu’il n’est pire qu’eau qui dort ? Alors que Sano Ichirô se débat dans les fils d’une enquête qui s’avère de plus en plus complexe, qu’il est pris au milieu de jeux de pouvoir au sein même du palais, coincé entre un chambellan qui a juré sa perte et la mère du shogun devenue suspecte, voici que sa très jeune épouse, Reiko revendique une part de liberté. En même temps qu’il doit résoudre le mystère du meurtre, il doit trouver les clés pour faire fonctionner son mariage. La vie de Sano Ichirô se complique singulièrement… pour le plus grand plaisir du lecteur.

Outre une enquête policière passionnante de bout en bout qui maintient son suspense jusque dans les dernières pages, Le tatouage de la concubine offre une plongée dans un monde déroutant de beauté et d’étrangeté. On se passionne tout autant pour l’enquête que pour les mœurs de l’époque. Le Japon du 17e siècle à la fois brutal et élégant, grossier et raffiné où les extrêmes cohabitent fascine et participe pour une bonne part à l’intérêt que l’on prend à lire le roman. On prend tout autant de plaisir à suivre le déroulement de l’enquête qu’à voir vivre les différents personnages, qu’à entrer dans leur intimité.

Le tatouage de la concubine est le quatrième roman d’un cycle qui en octobre prochain en comptera quatorze. A ce jour, seuls trois romans ont été traduits. Espérons que d’autres suivront car la série est passionnante à plus d’un titre.

Si l’envie de changer d’air pour les vacances vous titille, pourquoi ne pas vous embarquer pour le Japon ? Dépaysement garanti avec Le tatouage de la concubine !

Biographie de l’auteur

Laura Joh Rowland est la petite-fille d’immigrants chinois et coréens, elle a grandi aux Etats-Unis. Elle est l’auteur d’une dizaine de romans mettant en scène l’enquêteur Sano Ichirô dans le Japon de la fin du XVIIe siècle.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 478
Editeur : J’ai Lu
Collection : Roman
Sortie : 15 juin 2009
Prix : 7,60 €