Présentation de l’éditeur
Jamie, voici un cadeau en gage de mon amitié. Regarde cette catin d’Irlandaise. N’est-elle pas belle comme le jour ? Eh bien, sa virginité t’appartient ! Jamie Blakewell, qui arrive tout droit de Virginie, est pour le moins choqué par les propos de son » ami » anglais, lord Byerly, et la cruauté avec laquelle il opprime le peuple irlandais. Face à cette beauté brune dont les yeux bleus comme la mer ne reflètent que mépris et épouvante, il se sent encore plus ému. Jamie est un gentleman. Pour protéger l’innocence de la jeune Brighid, il fera semblant d’être son bourreau. Mais, en compagnie d’une femme aussi désirable, il est difficile de contenir sa passion. Car, entre un protestant et une catholique, il est bien sûr exclu de parler d’amour…
Avis de Callixta
Pamela Clare poursuit l’histoire de la famille Kenleigh-Blakewell dans ce très bon deuxième roman qui s’intéresse au jeune frère de l’héroïne précédente, Cassie que l’on avait découvert dans Sweet release. Ce livre a été traduit en français, le seul de la série, sous le titre, L’offrande irlandaise chez J’ai lu et renforce l’excellente impression que donne l’auteur.
Après avoir situé sa première intrigue en Virginie dans l’Amérique coloniale, elle nous emmène en Irlande au début des années 1750 alors que les colons anglais d’Amérique commencent à souffrir des guerres indiennes qui les opposaient dans les zones frontières aux Amérindiens alliés aux Français mais aussi dans l’Irlande laborieusement soumise par les Britanniques. Cette rencontre de deux histoires fort différentes est une véritable trouvaille. Le contexte est original et donne un éclairage fondamental à l’ensemble du roman.
Jamie Blakewell a quitté sa Virginie natale pour aller plaider la cause des colons auprès du Parlement britannique. Ils ont en effet besoin de troupes pour soutenir le combat face aux Indiens et aux Français et ces planteurs ou paysans ont bien du mal à assurer leur défense. Il a profité de ce voyage pour rendre visite à un camarade de classe en Irlande. Pour lui, c’est une profonde déception puisque Sheffield a beaucoup changé et mène une vie désœuvrée entre chasse et débauche. C’est lors d’une sortie que les deux amis tombent sur un enterrement catholique irlandais interdit par les occupants anglais et protestants. Jamie remarque alors une très jolie jeune femme et Sheffield ne trouve rien de mieux que de lui offrit pour la nuit. Embarrassé, Jamie va tout faire pour protéger la jeune femme et lui permettre de retrouver sa vie. Mais il va être irrésistiblement emporté par les conséquences de son implication dans le sauvetage de la jeune femme, Brighid.
Le roman est un tourbillon de rebondissements autour de la défense de Brighid et rapidement du reste de sa famille, c’est à dire ses deux frères. Leurs actions les condamnent tous aux yeux de Sheffield dont la raison visiblement vacille et nous comprendrons vraiment pourquoi seulement à la fin du roman. Cette explication tardive est d’ailleurs un petit défaut puisqu’on s’étonne, auparavant, de l’acharnement assez incompréhensible de Sheffield contre son ami et Brighid. Leur vie est menacée et bientôt, celle de tous ceux qui les entourent. De façon tout aussi inéluctable, Jamie et Brighid ne peuvent se séparer et vont peu à peu tomber amoureux l’un de l’autre.
Ce sont deux héros forts et auxquels on s’attache très vite : Brighid est l’archétype de la beauté irlandaise, farouche et fière, élevée et sans cesse confortée dans la haine des Sassanachs, Les Anglais. Pour elle, la catholique et l’Irlandaise, tout ce qui est anglais et protestant est détestable et Jamie est cela pour elle. Pamela Clare montre parfaitement la pauvreté de l’île, le rejet total par les Irlandais de l’occupation britannique et la dureté de celle-ci. Ce contexte est intéressant et particulièrement réaliste dans la romance qui préfère souvent montrer les Irlandais sous un jour pittoresque que de souligner qu’on mourait beaucoup sur cette île assez misérable. On sent aussi que Pamela Clare a voulu montrer qui étaient ceux qui ont émigré vers l’Amérique et constitué le fondement de son peuplement blanc. Les Irlandais seront de ceux-là. Les actions des héros sont conditionnées par ce contexte et c’est très bien vu.
Jamie est le héros par excellence : noble, dévoué à Brighid à laquelle il s’attache rapidement au point de vouloir la sauver même contre son propre avis. Sa séduction lente de la jeune femme est délicieuse et très tendue sexuellement. C’est indéniablement un autre atout du roman.
Le livre prend même, par moment, une allure de fresque historique avec des intrigues secondaires comme celle qui unit une jeune veuve et le frère de Brighid. Seules quelques passages leur sont consacrés mais elles sont très évocatrices et leur histoire est belle et touchante. Chaque personnage évoqué prend d’ailleurs vie sous la plume de l’auteur comme le dernier des frères de Brighid, jeune homme bouillant, prêt à en découdre avec tous les Anglais de la Terre et qui aurait pu devenir un héros sans aucun doute mais pour le moment, Pamela Clare semble avoir arrêté cette série mais peut-être un jour y reviendra t-elle ! Le roman tient un rythme endiablé et alternent les scènes d’émotion autour des deux héros dont la vie est menacée à plusieurs reprises et les scènes d’action où ils doivent se défendre contre ceux qui leur veulent du mal.
On pourra juste reprocher une fin un peu trop rose, peu en rapport avec le reste du livre plutôt réaliste. Pamela Clare est coutumière de ces conclusions qui détonnent avec le reste de son histoire. C’est un peu dommage mais ne nuit en rien à tout ce qui précède.
Le troisième tome s’attarde sur le fils de Cassie et Alec, héros du roman précédent et nous conduira justement dans les zones frontières de ces Etats Unis qui étaient en train de naître. C’est encore une fois un contexte plutôt original et qui donne envie de découvrir la façon dont Pamela Clare l’a exploité.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 313
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 14 mars 2007
Prix : 6,50 €