Résumé de l’éditeur
Avis de Callixta
Lauren Willig poursuit sa série consacrée à un groupe d’espions en 1803 par The crimson rose. Ce quatrième épisode séduit encore par son intelligence et sa qualité de l’écriture.
Lauren Willig a eu l’idée lumineuse de reprendre le personnage de la Baronne Orczy, le Mouron Rouge et surtout de lui donner des amis et des collègues d’espionnage. Dans un contexte qui s’y prête à merveille, elle entremêle la fiction et la réalité historique. Depuis le tout premier roman, l’histoire se situe en 1803 au moment crucial où la guerre est sur le point de reprendre entre l’Angleterre et la France de Napoléon. Les espions grouillaient alors de part et d’autres de la Manche essayant de deviner les sombres menées de chacun des deux pays. Notre groupe est bien évidemment britannique et solidement hostile à Napoléon. Le mystère plane toujours, dans ce quatrième tome sur l’identité d’un espion français, La Tulipe Noire. Lors du roman précédent, il avait été plus ou moins identifié en la personne de Lord Vaughn mais il semblerait bien que cela soit bien plus compliqué.
The Crimson Rose nous plonge au cœur du mois d’octobre 1803 avec Lord Vaughn et la très jolie Mary Alsworthy. Elle est la sœur de l’héroïne précédente et a connu l’humiliante mésaventure de voir sa jeune soeur, maladroite, moins jolie et moins élégante épouser son propre fiancé. Elle se trouve maintenant dans la position encore plus désagréable de devoir cohabiter avec le jeune couple et de dépendre de la générosité de son beau-frère pour commencer une nouvelle saison. C’est pour éviter l’ennui et oublier tout cela, qu’elle accepte la très curieuse proposition de Lord Vaughn. Il lui demande en effet de servir d’appât à la Tulipe Noire qui affectionne le grandes femmes brunes comme elle. Lord Vaughn et Mary vont donc plonger dans les sombres menées de l’espionnage, ce qui est nouveau pour la jeune femme mais pas vraiment pour Sebastian.
Tout est superbement réussi dans ce livre. Lauren Willig écrit de la romance mais il y a bien autre choses dans ces romans. Il faut d’abord insister sur son style clair, rythmé et très personnel. C’est un vrai écrivain qui prend son temps, soigne ses phrases et particulièrement ses dialogues. Cela donne un texte, intelligent avec des citations de Milton ou de Shakespeare, très bien amenées et une virtuosité rarement vue dans ce genre.
Les deux héros sont formidables. Tous deux sont des personnes peu sympathiques pour leur entourage. Mary est hautaine, sûre de ses atouts et très réaliste. Elle est une femme, ne peut exister qu’en tant qu’épouse, elle recherche dont depuis plusieurs années, le meilleur candidat c’est-à-dire un célibataire titré, riche de préférence et éventuellement agréable à regarder. Sebastian a tout autant de hauteur, sa lucidité vire au cynisme et il traine une réputation de débauché et peut-être de traitre, ses longues années en France paraissant bien suspectes. Les rencontres entre ces deux là donnent lieu à des échanges brillantissimes et des scènes d’anthologie. Loin de jouer sur l’habituelle tension sexuelle, Lauren Willig fait s’affronter deux esprits, deux personnalités et leur amour se développe pendant ces moments-là. C’est très intelligent et un vrai bonheur à découvrir. Pour les amateurs de scènes épicées, il vaut mieux prévenir qu’ils seront déçus. Les scènes les plus osées ne dépassent pas le baiser mais le propos est ailleurs, le romantisme aussi.
Ajoutons que l’intrigue est très bien menée, solide et passionnante. Non seulement l’identité de la Tulipe Noire est révélée (ne comptez pas sur moi pour vous la donner !), mais nous découvrons ce qui motive cet espion. Lauren Willig réussit encore à surprendre et à mêler le vrai et la faux de façon admirable rappelant les maîtres du roman historique.
Bien-sûr, ce qui fait aussi l’originalité de son travail est le fait qu’une jeune étudiante américaine fait des recherches en 2003 sur ce groupe d’espions et progresse. Quand elle s’intéresse à Vaughn, son histoire nous est contée. Elle est une sorte de Bridget Jones étudiante en histoire qui, elle-même, vit sa propre relation avec un superbe aristocrate britannique. Les rares chapitres qui lui sont consacrés sont légers, amusants et apportent un épisode de plus à ses aventures. Un vrai plaisir !
Lauren Willig a sans aucun doute parfaitement réussi son pari, celui de prendre le relais de la Baronne Orczy, la romance en plus mais en gardant l’intrigue et l’aventure. N’hésitez pas à découvrir ces excellents livres qui ne cessent d’étonner par leur inventivité et leur qualité.
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 480
Editeur : New American Library
Sortie : décembre 2008)
Langue : anglais
Prix : 11,40 €