The boy next door – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le lendemain matin, j’ai ouvert les yeux. J’avais mal à la tête. Très mal. Ma table de chevet m’est apparue clairement. Sur le dessus était posée une bouteille d’alcool que j’avais achetée un an plus tôt pendant des vacances à Naxos, et qui était restée pleine aux trois quarts depuis onze mois. Elle était vide.

Un souvenir me chatouillait l’arrière de la migraine. J’avais travaillé au pub et rencontré cet homme. Et puis… la nuit dernière… Ce n’est qu’en vidant le contenu de la poubelle de la cuisine par terre, assise parmi les peaux de banane, le marc de café et les emballages de fromage que j’ai dû admettre l’inévitable conclusion. J’avais couché avec un homme qui ressemblait à une star des années 1980 sans utiliser de préservatif.

Ou comment l’histoire d’une nuit peut bouleverser sa vie…

Avis de Marnie

Julie Cohen poursuit joyeusement sa carrière sa carrière d’écrivain… Nous nous demandions avec impatience si son talent s’adapterait au format autre que celui des très calibrés « Passions » d’Harlequin, or, pour notre plus grande satisfaction, les 400 pages lui conviennent bien… même très bien ! Dans la très sympathique collection « Girls in the City », les éditions Marabout ont fait paraître au mois de février, One night stand, très joliment intitulé en « français », The boy next door, qui nous ramène au célèbre standard de la comédie musicale, immortalisé par Judy Garland, dans le film Meet me in Saint-Louis. C’est une vraie trouvaille puisque quelque part, la joie, la tristesse et l’émotion que l’on ressent en tant que spectateur de cette charmante romance “amour-amitié”, se retrouvent à la lecture de ce roman.

Le seul vrai défaut que nous puissions trouver à cette histoire est que son évolution est totalement prévisible, mais c’est un reproche que nous pouvons faire à de nombreuses romances qui nous ont plu ! Tout a déjà été écrit, il s’agit ensuite d’être ou non emporté par le style, l’écriture et la sincérité de l’auteur. Comme d’habitude, nous sommes joyeusement pris au piège par l’enthousiasme de Julie Cohen qui nous offre au passage une héroïne touchante, nuancée, envers laquelle nous nous identifions totalement. Eleanor rêve de mener « une autre vie » depuis sa naissance. Serveuse le soir depuis trois ans dans un pub assez miteux de cette petite ville universitaire anglaise qu’elle n’a jamais eu le courage de quitter, elle écrit dans le plus grand secret des histoires érotiques, dont seize ont été publiées… Or, voici que la dix-septième vient d’être refusée, sous prétexte qu’il manque dans son roman une touche de réalisme. C’est pour elle la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce soir là, tout en servant les habitués du pub, elle jette un regard méprisant sur tout ce qui l’entoure, y compris sur son meilleur ami Hugh, qui drague pour la millième fois une blonde. Eleanor rêvait de mener une vie excitante, admirant de loin la liberté et l’indépendance de sa soeur aînée qui traverse en coup de vent son existence, la voici alors en train de s’enivrer… Pour cette jeune femme ordonnée et raisonnable, cette entorse sans lendemain à sa routine, va entraîner des conséquences irréversibles.

Le point central n’est pas ici l’histoire d’amour, mais sur neuf mois, une prise de conscience par notre héroïne de la réalité dans laquelle, elle évolue. En fait, Eleanor rêve sa vie et ne perçoit pas les sentiments de ses proches (évidents pour nous). Peu à peu, par petites touches sensibles, douces-amères, qui oscillent entre pleurs et rires, la jeune femme va réaliser que ce qu’elle croyait vouloir n’est pas ce dont elle a besoin. Julie Cohen a alors l’excellente idée d’avoir introduit dans son récit comme fil rouge, la réécriture du dix-septième roman érotique d’Eleanor, qui lui sert littéralement d’élément révélateur de ses sentiments. Les chapitres vont peu à peu s’écrire d’eux-mêmes s’imposant malgré les tentatives désespérées de la jeune femme pour maîtriser le scénario qu’elle s’était fixé. Julie Cohen en profite visiblement pour tenter d’expliquer les rapports complexes qui existent entre l’écrivain et son travail, ses relations avec son héroïne à laquelle elle apporte les qualités qu’elle souhaiterait elle-même avoir, et qui lui permet aussi de dévoiler sa propre vulnérabilité, ses blocages, ses obsessions, le jeu entre réalité et imagination, nécessité et exutoire…

Restent les personnages… de Hugh qui devient de plus en plus passionnant et qui revêt le statut complexe de héros fort et ombrageux au fur et à mesure que les sentiments d’Eleanor évoluent, aux habitués du pub, amis ou famille de la jeune femme, Julie Cohen ne tombe pas dans le travers qui peut certaines fois se révéler agaçant, de créer des êtres si pittoresques qu’ils en perdent leur consistance. Ici, même si ils possèdent des aspects amusants, une expression ou quelques paroles au détour d’une conversation nous montrent alors une facette différente, ce qui enrichit alors le caractère du personnage. Nous ouvrons les yeux comme Eleanor, qui s’aveuglait sur la médiocrité de son environnement… oubliant la chaleur et la tendresse que tous éprouvent pour notre héroïne !

Au final, Julie Cohen réussit sa chick-lit à l’anglaise (soit une romance contemporaine “joyeusement dramatique”) un très plaisant moment de détente et de sensibilité, romance idéale pour partir en vacances… le vrai livre de fille, attachant, divertissant, qui nous aide à reprendre le cours de notre vie tout notre entrain retrouvé ! Comme je l’ai déjà écrit, un auteur à suivre…

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 429
Editeur : Marabout
Collection : Girls in the City
Sortie : 11 février 2009
Prix : 14,90 €