Résumé de l’éditeur
Any man in London would worship her. Yet Olivia is, quite frankly, bored of them all. Despite her many dalliances, she’s never felt true passion, never longed for any lover’s touch . . . until Julian, London’s most notoriously wanton rake, decides to make her his mistress.
From the moment he first sees her, Julian knows he must possess her. And when he discovers her greatest secret, a scandal that could ruin her reputation and end her career, he knows just the way to use this damaging information to his most delightful advantage. He offers Olivia a deal with the devil : he’ll keep her secret . . . if she allows him the chance to show her true ecstasy.
But Olivia must be careful, for Julian has a secret of his own : he will not rest until she is completely, shamelessly his.
Avis de Callixta
Anna Campbell a encore peu publié puis Tempt the devil n’est que son troisième livre mais elle a d’ores et déjà imposé un style qui détonne un peu dans la romance actuelle. Cela lui pose quelques problèmes d’ailleurs avec la critique mais il serait mensonger de nier son talent.
Tempt the devil souffre déjà d’un titre peu original autour du mot « devil » si employé qu’il en a perdu tout son sens et d’une couverture, certes assez agréable à regarder mais qui induit en erreur sur le héros. Il serait dommage de se laisser arrêter par tous ces détails parce que c’est un grand livre, très bien écrit, très passionné et suffisamment original pour enthousiasmer dans ce monde de la romance historique qui a parfois du mal à se renouveler.
Julian Southwood, comte d’Erith est diplomate et a passé une longue période en poste en Autriche. Quand il revient en Angleterre, pour quelques mois, à l’occasion du mariage de sa fille, il est saisi par la beauté de la courtisane alors à la mode, Olivia Raines. Froid, calculateur et amateur de femmes, il décide immédiatement de faire d’elle sa maîtresse pour les quelques mois qui le séparent de son retour à Vienne. Olivia a dépassé la trentaine et a décidé d’arrêter une carrière qu’elle n’a jamais aimée mais qui lui a permis de survivre. Erith représente un défi et elle a su dominer tous les hommes jusqu’alors, elle accepte donc ce nouvel amant qui lui permettra de finir en beauté. Leur premier moment d’intimité va radicalement changer leurs rapports.
Anna Campbell n’écrit pas des histoires à rebondissements ni de tumultueuses aventures. Tout se passe dans la tête des protagonistes et entre eux dans des huis-clos fiévreux, passionnés et parfois destructeurs. Les deux précédents romans qu’elle a écrits sont de ce type, celui-ci ne fait pas exception. Elle maîtrise à la perfection cet exercice, faisant s’affronter les personnalités de ses héros. Il faut apprécier ce style mais la violence et l’intensité sont largement aussi fortes que dans certaines aventures.
Olivia et Julian jouent un grand rôle dans l’intérêt que suscite le livre, évidemment. Ce sont deux grands personnages torturés et compliqués, dont la liaison commence mal et est d’une extrême fragilité. Il n’est pas étonnant que ces deux là finissent par se faire du mal. Ils sont aussi très rares dans la romance historique qui privilégie encore les jeunes gens. Nos deux héros sont tous deux d’un âge certain pour leur époque : Julian frise la quarantaine et Olivia est sur le déclin après trente ans. Ils sont même bien plus vieux que cela si nous mesurons leur âge à leur passé. Julian a perdu, très jeune une épouse adorée et n’a jamais su faire son deuil ni évacuer la culpabilité qui le ronge. Olivia a un passé terrible d’abus et de violences qui l’a conduit à son métier. Ces deux personnages émeuvent par leur fragilité, leur besoin d’amour et leur défiance mutuelle.
L’essentiel du roman se concentre sur les premiers jours de la liaison tarifée qui les unit et va montrer l’éclosion de sentiments que tous deux admettent mais qui leur font peur. L’analyse psychologique est fine, la cohérence historique excellente. Olivia est une Cyprian c’est-à-dire une demi-mondaine et ne sera jamais admise dans la société quoi qu’elle fasse. Cela pèse terriblement sur elle, plus qu’elle ne le croit. Julian est avant tout un homme qui porte un masque qui va tomber devant Olivia. Le diplomate, peu recommandable et qui a laissé l’éducation de ses deux petits enfants à sa sœur apparaît peu à peu sous un autre jour. Ce sont deux personnages parfaitement assortis et tout aussi intéressants. C’est assez rare pour qu’on le signale !
Anna Campbell n’hésite pas à conter une histoire où deux êtres torturés ne se remettront jamais définitivement de leurs blessures même si elle ne remet pas en cause le happy end de la romance. Mais c’est une originalité notable, là aussi.
Enfin, dernier point là aussi plutôt inattendu, les deux héros ne vont pas éprouver une passion dévorante l’un pour l’autre ou plus exactement Olivia n’est pas attirée sexuellement par Julian. Elle ignore tout de ce sentiment. Le cœur du roman va se jouer autour de cette relation que Julian voudrait passionnée et mutuelle. Les scènes d’intimité entre eux sont donc différentes de celles que nous lisons d’habitude puisqu’elles ont un autre enjeu. Elles sont superbes et très intenses.
Nous pouvons redécouvrir également à la fin du roman le duc et la duchesse de Kylemore qui ont constitué un couple de héros aussi tourmentés dans le premier roman d’ Anna Campbell, Claiming the courtesan. Il y a peu de place pour les personnages secondaires dans ce genre de livre mais ceux qui apparaissent sont attachants et très bien définis.
Anna Campbell mérite vraiment d’être découverte même si elle déconcerte sans doute par un ton qui tranche dans la romance historique et met en scène des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférents. Nous suivrons avec attention ses prochaines sorties parce qu’elle a un style bien à elle, un vrai sens de la passion, tout ce qui fait les grandes auteurs de romance.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : janvier 2009
Langue : anglais
Prix : 5,73 €