Résumé de l’éditeur
Angleterre, 1812
Désigné tuteur d’une orpheline, Ian, cadet des frères Sinclair et officier de marine, est stupéfait en découvrant que sa pupille n’est pas une enfant comme il le croyait mais une jeune fille de dix-neuf ans.
Quoique très attiré par elle, il refoule ses sentiments et consent à honorer la mission qui lui a été confiée : introduire miss Anne Worthington dans le monde et lui trouver un époux respectable. Une mission d’autant plus délicate que le scandale entourant son défunt père ne manquera pas de l’éclabousser.
Certes, pour l’instant, Anne ignore tout des crimes de son géniteur. Mais à n’en pas douter, il se trouvera bien de bonnes âmes pour l’en instruire…
Avis de Callixta
Gayle Wilson est un auteur étonnant possédant un ton très particulier pour la romance traditionnelle. Elle reprend des thèmes souvent vus et revus mais parvient toujours à tirer son épingle du jeu. Dans Un serment de velours, elle parvient encore à surprendre en racontant pourtant une histoire dont le sujet est tombé en désuétude, celle d’une très jeune femme confiée à un tuteur.
Anne est toujours dans l’école à laquelle elle a été confiée très petite lorsque Ian Sinclair, son tuteur vient la chercher. Elle a pourtant vingt ans et s’était résignée à y passer sa vie, prête à devenir enseignante et s’occuper des autres petites filles. Ian Sinclair a accepté cette charge étrange avec réticence. En effet, Anne est la fille d’un de ses officiers lors des guerres napoléoniennes qui a provoqué la mort de dizaines d’hommes à cause de sa lâcheté. Lui-même a été grièvement blessé et est fort étonné qu’un homme qu’il a méprisé lui ait confié sa propre fille. Mais c’est un homme d’honneur profondément bon qui n’a pas l’intention de reprocher à la fille les crimes de son père. Anne accepte donc de suivre ce séduisant tuteur et de changer radicalement de vie. Ian, étonnée de constater que sa pupille est déjà adulte va occuper sa longue convalescence à lui trouver un mari.
Inutile de dire que ce schéma est ultra connu dans le romance mais que tout a été écrit. Gayle Wilson va créer l’originalité non pas dans l’intrigue mais dans le choix de ses personnages qui frappent une nouvelle fois par la profondeur et la noblesse des sentiments qui les animent.
Ian est le frère d’un héros qui a eu son histoire dans un roman précédent. C’est le second fils de la famille et il a des liens étroits avec ses deux frères. C’est un héros diminué physiquement. Comme dans Le sceau de l’amour, Gayle Wilson met en scène un homme que son corps trahit. Ces blessures de guerre ont diminué ses capacités respiratoires, fragilisé un de ses genoux et surtout il vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Un éclat métallique est situé très près de son cœur et peut éventuellement se déplacer. Inopérable, les médecins lui ont conseillé de ne pas trop faire d’efforts physiques. Ce genre de héros réveille forcément la compassion et Anne ne va pas échapper à la règle ! Déjà confusément attiré par son séduisant tuteur, elle va fondre devant cet homme qui souffre en silence, lui cache d’ailleurs la gravité de son cas et prend des risques pour elle.
Il ne se passe pas grand-chose dans la plus grande partie du roman hormis la préparation de la saison pour Anne qui doit trouver un mari. Les incidents qui émaillent sa vie semblent totalement sans rapport les uns avec les autres mais la dernière partie du roman montrera qu’il n’en est rien. Gayle Wilson instille toujours une petite part de suspense dans ses romans. Elle conclut d’ailleurs son histoire qui était plutôt douce et calme par une étonnante note dramatique assez inattendue dans le contexte.
Malgré tout, le roman souffre d’un défaut assez gênant. Si l’histoire est intéressante, les deux héros émouvants dans leurs maladresses pour aller l’un vers l’autre, il manque un vrai zeste de passion entre eux. Pas besoin de faire de grandes scènes graphiques pour susciter l’intérêt mais si l’amour entre eux est très sensible, il manque vraiment un peu de sensualité. Elle est suggérée seulement et pas un baiser n’est échangé entre les deux héros sauf dans une scène finale qui avait sa place dans les romans d’antan. C’est un peu dommage parce que le livre aurait pris sans aucun doute une dimension supplémentaire. Cela reste toutefois un très bon moment de lecture, très tendre et curieusement doux-amer dans sa conclusion où deux êtres devront vivre avec leurs fêlures et leurs fragilités.
Ce livre est suivi d’un troisième tome consacré à Sebastian, le frère de Ian, soldat lui aussi et qui poursuivait la guerre contre Napoléon. Ce roman confirme toutefois le talent évident de cette auteur dont le principal atout demeure ses héros toujours réussis.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 352
Editeur : Harlequin
Collection : Les Historiques
Sortie : 1 décembre 2004
Prix : épuisé