Empreintes lapidaires – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Hommages vibrants et imputrescibles, qui s’élèvent entre ciel et terre aux 120 000
déportés morts dans ce camp, (mais aussi de fait à toutes et tous qui ont survécu) entre 1938 et 1945. Sur ce terrain à l’entrée du camp de la mort, les survivants et leurs gouvernements respectifs ont voulu planter leur mémoire, comme un acte de culture, un témoignage de poésie exprimée au-delà du règne de la mort. Ces stèles, qui ainsi se dressent pour attester de ceux qui ont vécu là, sont le prolongement de leur existence, elles représentent leur combat et leur victoire d’êtres humains et pensant sur l’avilissement et le néant.

Claude Winkler-Bessone n’écrit-elle pas « Regards croisés à l’intersection de cultures mémorielles, ces sculptures de pierre, douloureuses, victorieuses éloignent, opposent, rapprochent et réunissent, au sein d’une dynamique fondée sur la rencontre des mémoires. »

Cette présentation est traduite en huit langues. Tandis que Michel Reynaud nous restitue un écho du combat des déportés : « Oh ! roc infortuné, vos pierres épellent des visages, (…). Aujourd’hui, c’est le maintenant d’une continuité qui créait pour que vivent ces fantômes de vie qui nous tissent la mémoire et font houppelande à leur nudité Mnémosyne dans une éternité où la promesse du mot, de la création, de la parole de l’imaginaire était rempart à la cruauté, à la barbarie nazie. »

Avis de Valérie

L’idée de cet ouvrage est d’imprimer les photographies de chacun des mémoriaux élevés devant Mathausen par les différents pays qui ont perdu des leurs durant la Seconde guerre mondiale, ainsi que des groupes ethniques, religieux ou sexuels ayant également subit la volonté d’épuration nazie.

Le concept esthétique et philosophique de chaque monument est lisible plus ou moins facilement par le lecteur, mais ce dernier aurait apprécié qu’un sous-tire apporte les lumières du sculpteur ou du concepteur. Dans le même esprit, et même si la préface est traduite dans toutes les langues représentées, on regrette que les textes gravés sur la pierre ne soient pas traduits, du moins en anglais, ou même retranscrits puisque certains sont incomplets.

Ceci dit, nous ne pouvons que saluer ce livre qui de l’immuabilité de la pierre apporte la vie et la chaleur du papier. Il est également fascinant de découvrir la conception que chaque état a de la libération de ce camp de concentration et sa manière de commérer les pertes humaines. Tout cela compense les petits manquements. Particulièrement intéressant, il est nécessaire à chaque bibliothèque du lecteur ayant un intérêt pour l’Histoire. A découvrir.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 88
Editeur : Tiresias
Sortie : janvier 2009
Prix : 10 €

Préface traduite en anglais, espagnol, italien, allemand, polonais, russe, hongrois et tchèque.