Présentation de l’éditeur
Du sang. Des signes sataniques. Encore du sang…
Sarah DeLaune, sur la scène de meurtre qu’elle examine à la demande de l’inspecteur Sean Kelon, se souvient du passé. Ce crime lui rappelle confusément le meurtre de sa sœur ; un meurtre dont elle a été témoin bien des années plus tôt, et qu’elle a totalement occulté… C’est toi, toi qui l’as tuée. Une petite voix intérieure, insidieuse, sème le doute dans l’esprit de Sarah. Et si, comme tout porte à le croire, elle était coupable du meurtre de sa sœur ? Après tout, elle seule a vu Ashe Cain, l’adolescent qu’elle a toujours soupçonné. Est-ce une invention de son esprit perturbé pour ne pas faire face à l’horrible vérité ?
L’angoisse au ventre, Sarah veut faire la lumière sur son passé. Avec l’aide de son psychiatre, elle doit plonger dans les méandres de son subconscient et se souvenir de cette maison, celle où sa sœur a été découverte. Car aujourd’hui, d’autres meurtres identiques à celui qui la hante sont perpétrés dans son entourage. Et, une fois encore, tout la désigne coupable…
Avis de Marnie
Commencer l’année avec un livre inoubliable… c’est de bon augure ! Nous ne pensions pas que Amanda Stevens pouvait faire mieux que La poupée brisée, et bien, avec ce thriller, elle nous prouve le contraire. Seulement, si son précédent roman était angoissant, tragique et même éprouvant, ici, elle passe un pallier supplémentaire, et nous montre ainsi qu’elle est au sommet de ton talent.
Il est très difficile de commenter sans rien révéler et il faut saluer la performance habile de la personne qui a rédigé la quatrième de couverture qui réussit à évoquer le thème sans ajouter le détail de trop. Le vrai talent d’Amanda Stevens se situe dans la tension psychologique. Ses personnages sont totalement cohérents, ils ne progressent pas vraiment, mais en fait, par petites touches, suivant les péripéties, les révélations, les discussions, nous apprenons ce qu’ils cachent intérieurement, aux autres mais aussi à eux-mêmes. Les évidences du début commencent à se nuancer jusqu’à se transformer inexorablement. Tous les personnages montrent à un moment du récit un aspect inquiétant ou dérangeant…
Dès le premier chapitre, en quelques lignes, nous découvrons Sarah, une jeune femme qui possède la moitié d’un salon de tatouages. Depuis son enfance, elle est considérée comme anormale et étrange, même avant de se retrouver couverte du sang de sa soeur, sauvagement assassinée, évènement qu’elle n’a pu surmonter, car le choc a été si grand qu’elle ne s’en souvient pas, ne pouvant jamais en parler, même à Sean, qui fut son mari pendant quatre ans et qui l’a quittée, un an auparavant pour se remarier quatre mois plus tard. Or, quand commence l’histoire, il vient de l’appeler comme « experte » sur la scène d’un crime, la victime étant couverte de tatouages étranges.
Que ce soit l’intrigue astucieuse, pleine de ramifications et de détails essentiels qui s’ajoutent de tous côtés pour édifier peu à peu un puzzle passionnant, ou l’histoire sentimentale avec l’affrontement méchant/gentil, et des thèmes essentiels comme l’adultère et la confiance sont déviés pour prendre un relief étonnant, comme à chaque fois dans l’oeuvre d’Amanda Stevens, le roman joue sur le fil du rasoir sans jamais tomber dans la facilité, l’explication facile, ou les révélations fleuves. Certains secrets ne seront même pas commentées… tout se joue sur l’accélération du rythme alors que la tension étouffe et électrice le lecteur.
La Nouvelle Orléans est tout d’abord au centre de l’action (comme souvent avec Amanda Stevens…) avec les conséquences dramatiques du passage de l’ouragan Katrina… L’atmosphère lourde et surtout assez désespérée de Big Easy où la criminalité a depuis augmenté de 150% et que chaque tempête qui s’annonce est annoncée lugubrement comme la dernière avant la destruction finale souligne l’aspect glauque de cette histoire. Quand la situation se déplace dans la petite ville natale de l’héroïne, perdue aux fins fonds de l’Arkansas, nous nous enfonçons dans les l’Amérique profonde avec ses secrets plus que noirs, ses crimes sataniques, et des relents de racisme…
Au final, c’est le genre de roman qui nous happe dès les premières lignes, que l’on a du mal à lire la nuit tant l’aspect psychologique est éprouvant. Les personnages sont impressionnants, ainsi rarement la fragilité d’une héroïne qui tient à peine debout sans médicaments n’a été aussi bien décrite. Que dire du petit plus lorsque Amanda Stevens nous présente un homme qui semble être dès la première scène le fameux personnage secondaire masculin dont l’auteur se débarrasse dès que le vrai héros frappe à la porte ! Il nous faut donc nous ôter toutes nos idées reçues et nous laisser entraîner par un auteur qui maîtrisera son sujet jusqu’à la dernière ligne évitant un final rose qui aurait été mal venu ici… Amanda Stevens sait jouer avec le romantic suspense en le détournant carrément avec un brio étonnant.
Si vous voulez savoir comment on peut renouveler un genre ou tout avait déjà été écrit, lisez ce récit !
Biographie de l’auteur
Amanda Stevens aime les récits dans lesquels » le familier bascule soudain dans le drame et la peur « … Accordant une grande importance à la psychologie de ses personnages, elle sait transcrire avec talent, par le biais de situations intenses, la force de leurs émotions et leur combat contre le mal.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 405
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 janvier 2009
Prix : 6,80 €