Burn after reading – Avis +

Résumé

Osborne Cox, analyste à la CIA, est convoqué à une réunion ultrasecrète au quartier général de l’Agence à Arlington, en Virginie. Malheureusement pour lui, il découvre rapidement l’objectif de cette réunion : il est renvoyé. Cox ne prend pas très bien la nouvelle. Il rentre chez lui à Georgetown pour écrire ses mémoires et noyer ses ennuis dans l’alcool – pas nécessairement dans cet ordre.

Sa femme, Katie, est consternée, mais pas vraiment surprise. Elle a une liaison avec Harry Pfarrer, un marshal fédéral marié pour qui elle décide alors de quitter Cox. Quelque part dans une banlieue de Washington, à des années-lumière de là, Linda Litzke, employée au club de remise en forme Hardbodies Fitness, a du mal à se concentrer sur son travail. La seule chose qui l’intéresse, c’est l’opération de chirurgie esthétique d’ampleur qu’elle désire subir. Elle compte sur son collègue, Chad Feldheimer, pour faire son boulot à sa place. Linda est à peine consciente que le directeur de la salle de sport, Ted Treffon, est fou d’elle, même si elle rencontre d’autres hommes via Internet.

Lorsqu’un CD contenant des informations destinées au livre de Cox tombe accidentellement entre les mains de Linda et Chad, tous deux décident de tirer parti de cette aubaine. Alors que Ted se fait du souci, persuadé que « rien de bon ne sortira de tout ça », les événements se précipitent et échappent bientôt à tout contrôle, occasionnant une série de rencontres aussi dangereuses qu’hilarantes…

Avis de Marnie

Il est amusant de sortir presqu’au même moment, un film paranoïaque et son antidote… Ainsi, voici L’œil du mal court-circuité par ce Burn after reading. Bien évidemment, ce n’est pas le meilleur film des frères Coen, ni le plus intelligent. On peut même parler d’une certaine petite paresse dans l’écriture du scénario, une sorte de théorie des dominos ou d’effet papillon revu et visité par le regard satirique et acide des frères les plus célèbres du cinéma américain. S’il est vrai que le regard manque un peu de tendresse, que la vision est d’un pessimisme sans aucune rédemption, nous apprécions toutefois ce pétage de plomb libérateur, totalement jouissif et jubilatoire.

Brad Pitt s’en sort avec les honneurs… en interprétant un crétin pas fini, admirateur de planchers. Il faut le voir réfléchir, oui on le regarde réfléchir, son œil réfléchissant un vide abyssal. Ce rôle d’imbécile heureux est en compétition avec celui de tombeur de ménagères interprété par George Clooney. Cependant, comme chez Woody Allen, lorsque les stars viennent faire un tour chez les frères Coen, c’est pour laisser leur empreinte et John Malkovich ne fait pas exception. Il a droit à ses morceaux de bravoure… Tilda Swinton est réfrigérante à souhait, Richard Jenkins promène son air triste, alors que J.K. Simmons (le nazi de la série Oz) en deux scènes tire la couverture à lui !

Alors, si certains commencent à trouver le résultat vide ou trop lourd ou trop absurde ou qui se répète ou que l’on ne comprend pas tout, il faut ajouter qu’en étant cinéphile, nous rions deux fois plus que les autres. Ainsi, le premier plan est un hommage à celui de La mort aux trousses ou à Pas de printemps pour Marnie de Hitchcock… et le clin d’oeil ne s’arrête pas là ! Ainsi, nous nous souviendrons du magnifique premier plan de Grace Kelly dans Fenêtre sur Cour et le tout aussi réussi de Tippi Hedren dans Marnie, comme tous les réalisateurs qui filmaient leurs épouses ou les femmes dont ils étaient amoureux comme des déesses vivantes… et là vous regarderez le premier plan de Frances McDormand qui est à la ville l’épouse de Joël Coen, c’est inénarrable !

A cela, s’ajoute une bande-son façon films d’espionnage pendant la guerre froide, des vêtements façon Amérique profonde. Nous passons un bon moment !

Fiche Technique

Sortie : 10 décembre 2008

Avec George Clooney, Brad Pitt, Frances McDormand, Tilda Swinton, John Malkovich, JK Simmons, etc.

Genre : comédie

Durée : 95 minutes