Naja : tome 2 – Avis +/-

On ne peut pas se permettre d’admirer quelqu’un qu’on est venu tuer !

Naja la tueuse n°3 de l’organisation s’est fixé comme objectif l’exécuteur n°1. Encore faut-il le localiser. Aussi elle s’adresse à un de ses amis d’enfance. Problème : celui-ci est emprisonné en Colombie. La solution passe tout simplement par son évasion. C’est ici que son ami manifeste son talent d’organisateur. En effet dans les prisons colombiennes, le pouvoir est partagé entre l’extrême droite et les F.A.R.C. de l’extrême gauche. Au milieu se trouvent les droits communs dépourvus de toute influence. Cette injustice amène une révolution. Bogota connaît ainsi sa lutte des classes organisée au sein même de la prison par un manipulateur de talent et une tueuse au sang froid.

Parallèlement le tueur numéro n°1 oeuvre en Inde à Bénarès la ville de la mort, où les médecins officient dans le trafic d’organes humains. Si son efficacité est similaire à celle de Naja ses méthodes sont différentes. Alors que Naja est dépourvue de sentiments dans ses exécutions, la démarche du n°1 est à l’opposé, car « pour être le meilleur il a besoin de s’impliquer de croire à ce qu’il fait« . Cependant on remarquera que les deux tueurs sont parfaitement organisés. Ainsi le n°1 a placé de nombreux armes sur son itinéraire de replis (un classique du à John Woo). Comme à son habitude Morvan joue sur les paradoxes. Ainsi il est nécessaire de trucider des médecins pour sauver des vies. Tandis que les cellules de certains prisonniers colombiens reflètent le luxe.

De son côté, Bengal maîtrise un dessin au style épuré où l’accent est mis sur le mouvement. Les mouvements flous permettent de souligner la rapidité. A signaler la rencontre des deux tueurs représentée sur toute une page en plan incliné : confrontation !

Fiche Technique

Scénario : Jean- David Morvan
Dessin : Bengal
Editeur : Dargaud
Sortie : septembre 2008
Prix : 13 euros
Inédit, grand format, 48 pages couleurs