Watch me – Avis +

Résumé de l’éditeur

Sheridan Kohl was just a teenager parked at the lake in Whiterock, Tennessee with a boy named Jason when a stranger wearing a ski mask shot them both. Sheridan lived but Jason died—and the stranger was never caught. Twelve years later, by working at The Last Stand, Sheridan has learned a thing or two about investigating crime. She returns to Whiterock, intent on achieving answers at last.

But someone doesn’t want the truth to come out. Someone unexpected. Someone who is willing to resort to murder. Again.

Avis de Callixta

Brenda Novak nous avait déjà gratifiés de deux excellents romans dans sa série The last stand, Watch me est le troisième tome et on peut toujours craindre, après deux épisodes, un essoufflement, des redites, moins d’originalité. Il n’en est rien. Watch me présente les mêmes qualités que ses prédécesseurs. C’est efficace, d’une rigueur sans faille dans la construction de l’intrigue et l’on retrouve ce que Brenda Novak fait de mieux : une analyse psychologique fine, méticuleuse et une relation équilibrée, tendre et sensuelle à la fois entre les héros.

Ce tome est peut-être construit de façon plus traditionnelle que les autres. Dans les deux tomes précédents, le coupable était démasqué assez tôt et c’était tout le processus qui avait conduit au drame qui était démonté et révélé. Dans Watch me, l’intrigue est basée sur la révélation du coupable de l’agression commise sur Sheridan Kohl et son ami Jason Wyatt douze ans auparavant. Sheridan a fondé avec ses deux amies The last stand, l’association qui vient en aide aux victimes mais comme elles, elle a subi une attaque qui n’a jamais été élucidée et comme pour elles, le roman va lui permettre de venir à bout de ses peurs.

Brenda Novak affectionne ces retours dans le passé, la réouverture de ces cold cases – ces affaires classées – qui font souffrir encore les protagonistes. Sheridan n’a jamais oublié qu’elle a assisté à la mort de Jason, qu’elle a été blessée grièvement et surtout qu’elle vit depuis avec la culpabilité d’avoir entraîné pour de mauvaises raisons le jeune garçon au devant de son meurtrier. Le demi-frère de Jason, Cain Granger, lui non plus n’a pas oublié la douleur de le perdre ni l’accusation vague qui a flotté et flotte encore autour de sa personne : lui, le mauvais garçon, celui qui a fait tant d’erreurs aurait bien pu tuer son brillant jeune frère. C’est aussi toute une communauté qui a souffert celle de Whiterock dans le Tennessee qui sait qu’elle nourrit en son sein un assassin.

Douze ans plus tard, Sheridan revient à Whiterock parce que l’arme qui a tué Jason et l’a blessée gravement vient de réapparaître. Elle replonge aussitôt dans l’horreur. Le livre commence d’ailleurs sur les chapeaux de roue, au cœur de l’action. Pas de mise en place longue des circonstances et de l’arrivée de la jeune femme mais un excellent premier chapitre plein de fureur, de violence et de suspense.

Comme toujours, Brenda Novak va tirer peu à peu les fils du drame initial pour révéler ce qui apparaît toujours au départ comme une affaire assez simple. Elle nous donne toujours la partie émergée de l’iceberg et comme pour ce bloc de glace, ce que l’on voit est infime par rapport à ce qui est caché. Et ce qui se révèle est souvent peu plaisant et bouleversant. Chaque personnage se révèle, englué dans des relations compliquée, malsaines parfois avec les membres de sa famille ou ses amis : Cain vit seul, au fond des bois, entouré de trois chiens et évite autant qu’il peut son beau-père avec qui il n’a jamais pu s’entendre et son ex-femme dont il a divorcé à peine marié des années auparavant mais qui le poursuit encore. Il gravite autour des personnages qui auront tous un rôle : Karen, la nouvelle petite amie de son beau-père, Tiger, qui vit avec son ex-femme et bien d’autres. On est au coeur des obsessions de Brenda Novak : les ex qui pourrissent la vie, la famille qui n’est pas toujours idéale, les amis qui n’en sont pas.

On a beau être habitué à ces atmosphères étouffantes de ses petites villes où tout le monde se connaît, Brenda Novak va encore plus loin en soulignant la curiosité envahissante des voisins, cette volonté de tout savoir. Tout le monde s’espionne, en sait un peu sur ce qui s’est passé et chacun apporte un peu d’informations dans des buts souvent peu sympathiques. Il en sort un portrait en demie-teinte d’une communauté où tout le monde a des défauts, des côtés négatifs et où il devient difficile de distinguer celui qui est vraiment mauvais. C’est aussi bien plus que la vérité sur un meurtre, mais souvent un ébranlement grave de nombreuses personnes.

Leur relation est également très réussie. L’auteur sait remarquablement mettre en scène ces héros qui se trouvent malgré tous les obstacles : le temps qui a passé, les circonstances si difficiles, leur vie éloignée… L’attirance prend toujours le dessus et ils font face avec courage et force. Malgré leurs défauts, on ne peut que s’attacher à eux !

Brenda Novak a beaucoup de talent et cette série est aussi réussie que la précédente. La bonne nouvelle est qu’il y aura au moins un quatrième épisode attendu seulement en août 2009, et qui portera le titre de The perfect couple. Tout un programme ! Il sera suivi de deux autres livres : The perfect murder et The perfect Liar en septembre et octobre 2009.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 448
Editeur : Mira Books
Sortie : 1 août 2008
Langue : anglais
Prix : 5,05 €