Résumé de l’éditeur
While Evelyn has no legal recourse against the man who broke her heart years ago but is still considered her lord and master, she is no longer the immature girl Nathan married. Her enforced homecoming quickly turns into a battle of wills that tears down her husband’s defenses and lays bare the passion that still burns between them. Before it is too late, Nathan must confront powerful adversaries as he convinces Evelyn that she is not only his wife, but the one woman he will love for all time.
Avis de Callixta
Julia London inaugure avec The book of scandal, une nouvelle série Régence centrée autour de plusieurs amis anglais, écossais ou irlandais. Nathan Grey est le ressortissant d’Angleterre, comte de son état et doté d’un réputation très sombre. Joueur, buveur invétéré, organisateur de fêtes scandaleuses dans sa propriété de campagne, il est le bon à rien par excellence. Il vit séparé de son épouse, Evelyne qui réside à la cour d’Angleterre, à Londres, parmi les suivantes de la soeur du Prince régent, la princesse Marie. Cette situation dure depuis trois ans et ils se sont consciencieusement ignorés depuis.
Le thème du couple éprouvant des difficultés conjugales importantes (allant jusqu’à la volonté de divorcer) commence à se multiplier dans la romance historique. S’il était banal dans la romance contemporaine, il était plus rare dans la Régence. C’est donc un heureux changement de thème, qui permet souvent quelques originalités, qu’a choisi Julia London. Il faut souligner tout de suite à quel point elle se sort bien de cette histoire comme d’autres avant elle : Laura Lee Guhrke ou Eloisa James ou plus récemment Sherry Thomas.
Le thème de la séparation est plus compliqué dans la romance historique. Il place les femmes notamment dans une délicate situation : elles gagnent de l’indépendance mais perdent souvent leur réputation même si elles restent parfaitement chastes. Une femme seule était une proie potentielle et il ne lui restait souvent que l’adultère pour continuer une vie amoureuse. Or, si cela était considéré comme une preuve de l’excellente santé d’un homme, l’adultère était condamné avec sévérité pour les femmes.
Julia London a l’excellente idée de plonger son héroïne face à ce problème mais également de placer en toile de fond, une histoire proche : en 1806, la femme du Prince régent, la princesse Caroline fut suspectée d’adultère et l’enquête qui suivit provoqua un scandale retentissant menaçant la monarchie britannique.
Evelyne, après trois ans seule, est attirée par un homme séduisant et charmeur de son entourage et est très près de céder à ses avances quand son mari refait irruption dans sa vie. Alerté par des amis, il a appris que le scandale qui touche la princesse Caroline pourrait bien avoir des répercussions sur sa femme, seule, notoirement proche d’un homme… Ne parvenant pas à la convaincre de retourner au domicile conjugal, il l’enlève.
Le roman change alors radicalement de ton. La reprise de la vie commune est un douloureux retour sur son mariage qu’elle croyait définitivement mort. Les deux époux se sont déchirés autour d’un drame terrible et tous deux continuent à en souffrir intensément. Leur simple retour à la vie commune est une façon de réouvrir des plaies. Ce long passage est particulièrement beau et profond. Julia London se livre, plus que dans d’autres romans, à la longue introspection sur l’histoire du couple et sa reconstruction laborieuse. C’est passionnant parce qu’elle ne tombe pas dans la facilité : les deux époux ont été infidèles au moins par la volonté (dans le cas d’Evelyne), ils avaient un mariage fragile même avant le drame qui les a séparés. Il n’y a pas d’astuces qui rapprochent les deux époux et les font se retrouver ni de malentendu qui aurait dû être éclairci en quelques mots mais bien un fossé qui a conduit au désamour. Cette partie est une totale réussite avec des personnages attachants et loin des stéréotypes : Nathan est un homme de son temps qui essaye de vivre comme tel et cache sa souffrance et ses problèmes. Evelyne fait de son mieux pour vivre dignement sa séparation et est une femme intelligente et volontaire.
Se greffe, sur cette intrigue amoureuse, un sombre complot lié aux déboires conjugaux royaux. Sans le savoir, Evelyne pourrait bien avoir été témoin d’évènements qui la rendent dangereuse pour certains. Son retour dans la propriété de la famille, ne fait que déplacer le danger.
Dans cette histoire globalement grave subsistent des petits moments amusants comme sait en faire Julia London : les parents envahissants de Nathan et Evelyne entrainent des scènes pleines d’humour. Comme souvent aussi chez cet auteur, des enfants sont proches des héros sans pour autant être leur progéniture. Ils sont souvent attachants et apportent un peu de légèreté également.
Enfin, on distingue ceux qui seront les héros des romans suivants, tous des amis de Nathan et qui semblent aussi turbulents que lui ! Nul doute que la plongée en Ecosse ou en Irlande sera pleine d’enseignements sur ces personnages !
Voilà donc un roman excellent qui ne souffre peut-être que d’un dénouement un peu rapide et facile mais ne boudons pas notre plaisir ! Julia London prouve encore une fois qu’avec du talent on peut visiter des sujets sensibles comme l’adultère, toujours un peu tabou et écrire de la romance traditionnelle en renouvelant le genre.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 384
Editeur : Pocket Books
Sortie : 20 octobre 2008
Langue : anglais
Prix : 5,51 €