Stop me – Avis +

Résumé de l’éditeur

Widower Romain Fornier lost his reason for living when his daughter was kidnapped and murdered. When the killer got off on a technicality, Romain used a gun to mete out his own justice. Now that he’s finally out of prison, free to return to his Cajun roots, the last thing he wants to learn is that he might’ve killed the wrong man. But that’s exactly what Jasmine Stratford of The Last Sand, whose job it is to help victims of violent crime, has come all the way from California to tell him.

Avis de Callixta

Stop me est le message qu’envoie un serial killer à Jasmine Stratford, l’héroïne du roman du même nom de ce deuxième épisode de la trilogie de Brenda Novak.

Jasmine est une des trois créatrices de The last stand, une association qui aide les victimes d’agression mais elles ont toutes, elles-mêmes été attaquées et restent profondément marquées par leurs douloureuses expériences. Dans le cas de Jasmine, sa sœur cadette a été enlevée seize ans auparavant par un homme qu’elle a vu mais n’a jamais pu identifier. Elle avait alors la garde de la petite fille et n’a jamais pu se pardonner de n’avoir su empêcher le drame. Depuis sa famille s’est disloquée et elle a bien failli sombrer entre la drogue et la dépression. Elle est, de plus, dotée de pouvoirs psychiques qui lui ont permis de se spécialiser dans le profilage mais ses dons ont toujours été incapables de l’aider pour retrouver la trace de sa petite sœur. Le message qu’elle reçoit à la veille de Noël est un choc puisqu’il arrive accompagner du bracelet de l’enfant. Le paquet a été posté de Louisiane, elle s’y rend alors immédiatement. Là, ses investigations vont la mettre sur la piste de Romain Fornier, un père, veuf dont la petite fille a été tuée quelques années auparavant.

Brenda Novak est devenue une grande dame du romantic suspense et signe là sans doute l’une de ses meilleures intrigues. Tout semble assez clair au départ : un tueur en série qui joue avec la famille de ses victimes, des pistes claires conduisant en Louisiane et à Romain Fornier mais l’intrigue est bien plus complexe que ça, et si il y a un assassin d’enfants, il n’est peut-être pas celui que l’on croit. Le but n’est pas seulement de nous faire découvrir qui a commis les crimes, nous l’apprenons finalement assez vite mais de comprendre comment cela a été possible et ce qui s’est réellement passé lors l’enlèvement de la sœur de Jasmine et aussi pour l’assassinat d’Adele, la fille de Romain. Et c’est remarquablement réussi puisque, sans lourdeur, ni application de règles mécaniques, nous découvrons pièce par pièce les éléments du puzzle et les masques tombent des visages des uns après les autres.

Comme souvent, chez Brenda Novak, la culpabilité plane sur le roman. Celle des bourreaux mais celle aussi des victimes : Jasmine qui a été un peu distraite en surveillant sa petite sœur et n’a jamais pu apporter des éléments assez précis pour retrouver le kidnappeur, Romain qui a tué l’assassin d’Adele, se faisant justice lui-même, les complices du meurtrier, qui n’ont rien dit ou rien vu…Tout est nuancé et profondément humain. Si certains ont participé au drame, ils l’ont fait parfois à leur cœur défendant ou sont eux-mêmes des victimes. Il n’y a pas de jugement à l’emporte-pièce ou de simplisme et lorsque l’on finit le livre, les questions restent posées parce que certaines choses ne supportent pas de réponses définitives.

L’histoire qui naît entre Romain et Jasmine tranche un peu avec celles que l’on peut voir dans ses autres livres. Elle débute sur une attirance purement sexuelle, intense alors que Brenda Novak , en général montre les affinités qui peuvent exister entre les personnes avant tout. Mais cela convient bien à ces deux personnages : lui est un homme brisé qui a tout perdu et elle est une rescapée, fragile et ébranlée par la reprise de l’affaire. Lui a connu un amour parfait avec sa femme et sa fille mais le cancer et un meurtre horrible ont mis fin à tout cela. Jasmine n’a jamais pu entrer dans une relation profonde avec un homme. Il fallait une forte alchimie pour les rapprocher.

J’ai un peu frémi en regardant le lieu où se déroulait le roman, la Louisiane. Un nombre incalculable de romances policières s’y déroulent et reprennent un peu les mêmes schémas : bayous poisseux et pleins de moustiques, autochtones plus que pittoresques…Ce qui sauve le roman de cette image de mauvaise carte postale est qu’il se déroule en hiver et dans les bayous, notamment dans l’improbable ville de Mamou [[elle existe, j’ai vérifié !]], capitale internationale de la musique cajun. Romain Fornier comme son nom l’indique en est un et Brenda Novak émaille son texte de quelques phrases françaises qui malheureusement écorchent notre belle langue ! Le livre est tellement bon que c’est un détail sans importance mais un peu agaçant toutefois !

Je déplorerai juste une fin un peu rapide. Le roman comprend déjà plus de quatre cent pages, malgré tout la dernière scène aurait mérité un peu plus d’explications mais c’est là aussi un élément très mineur.

Les autres héroïnes sont très peu présentes dans ce roman puisqu’elles sont restées en Californie. Il faudra donc attendre le dernier tome pour découvrir la troisième des amies, Sheridan.

Souhaitons que cette trilogie soit traduite au plus vite ! Elle est aussi émouvante, qu’angoissante, elle comprend autant d’action que de réflexion. C’est du grand art !

Avis de Marnie

Le talent indéniable de Brenda Novak, un des chefs de file actuels du romantic suspense se confirme une fois de plus avec cette histoire, qui pourtant à la lecture du résumé aurait pu faire grimacer tant cette enquête avec au centre l’inévitable serial killer pédophile semble avoir été lue et relue.

Or, le premier point plus que positif, se situe au niveau de la qualité de l’intrigue policière, complexe à souhait et fort intelligemment menée. Nous sommes très loin de la simplicité apparente presque indigente racontée au premier chapitre. Des personnages plus inquiétants ou tout simplement pathétiques font peu à peu leur apparition noircissant un tableau déjà bien sombre. Le scénario dans lequel sont imbriqués divers éléments qui se mettent en place au fur et à mesure de la lecture, est maîtrisé de bout en bout par un auteur qui a su penser et soigner son récit.

S’ajoute à ce contexte passionnant, une intrigue sentimentale des plus attrayante. Brenda Novak ne nous avait pas habitué à insuffler un tel souffle sensuel dès la première conversation entre les deux héros. Entre Romain Fornier, qui a tout perdu et qui survit jour après jour en ermite, préférant ne plus rien ressentir, et Jasmine qui oublie elle-même de vivre sa vie, obnubilée par la recherche de sa soeur enlevée alors qu’elle était sous sa garde seize années plus tôt, la tension sexuelle explose en quelques regards et répliques échangées… Bien évidemment, la culpabilité les ronge, comme toujours chez Brenda Novak qui n’en finit pas d’explorer cet aspect dans ses romans… pour notre plus grand plaisir ! C’est en partageant leurs réflexions, allant jusqu’au bout de ce qu’ils éprouvent, qu’ils seront alors prêts à entamer une nouvelle vie.

Ce récit foisonne de pistes, d’idées, les personnages secondaires sont si évolutifs, à mesure que le rythme s’accélère… que nous sentons bien que Brenda Novak s’est retrouvée un peu… à court de pages. Les deux autres héroïnes, contrairement au premier tome sont à peine évoquées, laissant la place à certains caractères intéressants et complexes, ainsi la famille de Romain, alors que l’auteur se penche sur la psychologie du « méchant » très différent de celui évoqué dans le premier volume.

N’étant pas une adepte des intrigues se situant dans les bayous, j’ai été agréablement surprise par la description des pauvres bourgades perdues assez loin de la Nouvelle-Orléans où le temps semble s’être arrêté. Brenda Novak parsème ça et là quelques clichés et notamment de mots ou expressions en français plus ou moins incompréhensibles (mais n’est-ce pas plutôt un patois, soit du cajun, ne connaissant pas la différence j’ai plusieurs fois haussé les sourcils, amusée…). Cependant, le héros est une telle réussite à lui tout-seul qu’il nous fait très vite oublier ces petits défauts…

Courrons lire le troisième tome… Merci à l’éditeur de ne pas avoir attendu six mois entre chaque histoire, la parution de cette trilogie en juin, juillet et août a représenté le meilleur cadeau de l’été !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 448
Editeur : Mira Books
Sortie : 1 juillet 2008
Langue : anglais
Prix : 5,05 €