Nous avons du mal à croire que le réalisateur de Ali Baba et les 40 voleurs, soit aussi le cinéaste « avant-gardiste » de la nouvelle-vague qui met en scène en 1960, ce chef d’oeuvre de mise en scène au noir et blanc soigneusement épuré, sans musique, avec comme thème central le huis-clos sous tension de quelques prisonniers cherchant à s’échapper d’une cellule de prison.
L’atmosphère est oppressante, étouffante… Pour renforcer l’aspect réaliste (stylisé..) les acteurs sont inconnus ou même de vrais détenus qui apportent leur expérience à cette histoire, tirée du premier roman du grand réalisateur et scénariste français José Giovanni, qui fut lui-même dans une autre vie, condamné à mort !
Le film bien trop en avance sur son temps fut un échec public mais aussi critique, les détracteurs s’indignant que l’on s’attache aux criminels qui y sont décrits. Totalement réhabilité depuis (on dit même que Don Siegel s’en est inspiré pour mettre en scène son Evadé d’Alcatraz) le phénomène Prison Break de ces dernières années qui reprend exactement le même ressort dramatique nous prouve la modernité de l’intrigue.