Attention chef d’oeuvre ! Comédie dramatique, étude de moeurs de la société américaine en pleine mutation à l’aube des années 50 et notamment une vision acide et très juste de la place que prendra la femme dans la décennie suivante, cette première version de Desesperate housewives est aussi divertissante que brillante.
Que dire des dialogues étincelants d’un des plus grands réalisateurs américains qu’était Joseph L. Mankiewicz assisté de la célèbre Vera Caspary, auteur du plus réussi des films noirs, Laura ? De l’interprétation touchante, passionnée et vibrante de Linda Darnell, Jeanne Crain et Anne Sothern ? Des deux époux joués par Kirk Douglas et Paul Douglas, manipulés et manipulateurs ? Du suspense savamment distillé par un réalisateur totalement inspiré, notamment en ne montrant jamais celle par qui le scandale arrive, la fameuse Addie Ross que les femmes redoutent et qui envoute les hommes ?
Seule sa voix sarcastique, chaude et cynique (c’est elle qui raconte l’histoire) se détache de façon presque métallique, dressant le portrait de ces trois femmes désespérées à l’idée que leur mari les a quitté… Toutes les subtilités, les attitudes, les répliques cinglantes, la construction en flash-back mériteraient une plus grande tribune… A voir, revoir rien que pour ces dernières minutes d’un final touchant… « Goodnight everybody ! »