Les Affaires de la IIIe République 1871-1940 – Avis +/-

« Vous êtes prié d’assister au convoi, service et enterrements public de M. Daniel Wilson dit « le Roi des triporteurs », décédé à l’âge de près de cinquante ans, à la suite d’une trucomanie aiguë, contractée au ministère et à l’Elysée ».

Née de la défaite et s’achevant par une autre, la IIIe République avait l’avantage d’être un régime parlementaire. Mais les institutions étaient fragiles et reposaient sur les hommes : députés, sénateurs, président du conseil, président de la République. Certains étaient honnêtes, mais nombreux étaient faillibles.

Durant 70 ans, la IIIe République réussit à se maintenir. On y acheta des légions d’honneur, trafic organisé par Daniel Wilson le gendre du président de la République. Les députés y rançonnaient les entrepreneurs qui souhaitaient réussir dans leurs projets. On y espionnait les officiers qui avaient le tort d’être trop religieux et donc sont suspectés de vouloir renverser le régime [[l’affaire des fiches où les officiers n’appréciant guère la laïcisation de la société voyaient leur avancement compromis]].

Les banquiers associaient volontiers les finances, la bourse et la politique comme Marthe Hanau [[cf. Romy Schneider dans le film « La Banquière » (1980) de Francis Girod, pour l’occasion Marthe Hanau fut rebaptisée Emma Eckhert. ]] et Oustric ce fils d’un cafetier se lançant dans la banque et s’associant à ses activités frauduleuses des parlementaires français, Mussolini et… le ministre de la Justice!

Un chapitre entier est consacré à Joseph Caillaux l’homme des scandales issus de sa vie privée, des fraudes et de ses liens avec l’Allemagne, puis de sa vie privée, des fraudes et de ses liens avec l’Allemagne, etc. sans oublier l’assassinat de Gaston Calmette. Ce rédacteur en chef du Figaro fut révolvérisé par Henriette Caillaux la tendre épouse de l’homme politique. Puis vient Stavisky, un simple escroc qui faillit faire tomber le régime.

Claude Dufresne [[titulaire de la bourse Goncourt de la Biographie, 2004 pour Appelez moi George Sand]] met l’accent sur les personnages comme Clemenceau faisant tomber les gouvernements qui avaient le tort de ne pas être dirigé par Clemenceau. L’auteur constate les faibles condamnations des coupables et parsème cet ouvrage de touches spirituelles. Ainsi le chapitre consacré au scandale de Panama s’intitule « Panama les mains dans le sac ».
Le pittoresque rejoint l’historique.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 290
Editeur : Editions du Rocher
Collection : Documents
Sortie : octobre 2008
Prix : 18 €