Un monde sans fin – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ken Follett a conquis le monde avec Les Piliers de la terre (1990), phénoménale saga qui prenait place dans l’Angleterre du XIIe siècle, au rythme de la construction d une majestueuse cathédrale gothique. Deux siècles plus tard, autour du même édifice, nous retrouvons les descendants de ces héros, dans la ville fictive de Kingsbridge…

1327. Quatre enfants sont les témoins d une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait bien mettre en danger la couronne d’Angleterre. Ce jour scellera à jamais leurs destinées…

Prospérités éphémères, famines, guerres cruelles, ravages féroces de la peste noire… Appuyée sur une documentation historique remarquable, cette fresque épique dépeint avec virtuosité toutes les émotions humaines, à travers un demi-siècle d histoire mouvementée…

Avis d’Enora

Nous retrouvons les descendants des héros des Piliers de la terre, deux siècles plus tard, dans la ville fictive de Kingsbridge construite autour de sa majestueuse cathédrale gothique. Tout commence par une poursuite meurtrière dont quatre enfants en sont les témoins involontaires. Ce mystère qui planera sur la petite ville pendant trente ans, aura sur chacun des répercussions imprévues.

Ken Follett signe là, l’un de ses meilleurs romans, pour plusieurs raisons :

D’abord pour sa fresque historique remarquablement documentée. Loin de tous clichés sur le moyen-âge, l’auteur nous invite à suivre la vie de ses personnages dans les différentes couches sociales. Comment la guerre, la peste, en affecteront certains alors que d’autres en profiteront. L’auteur ne nie pas avoir voulu faire des parallèles avec l’époque actuelle « Les sentiments d’un homme qui perd son travail et qui a une famille à nourrir, ne peuvent pas avoir changé au cours de toutes ces années. De même pour l’amour et le sexe. »

Ensuite pour la richesse de ses personnages principaux :

La très belle figure féminine de Caris, descendante de Tom, l’architecte. Femme forte, indépendante, c’est une rebelle qui remet aussi bien en question la vision de Dieu telle que l’entend l’Eglise, que le mariage comme destinée incontournable pour son sexe. Elle rêve d’être médecin mais les femmes ne peuvent pas encore faire ce genre d’études. Son caractère déterminé la mettra en conflit avec l’Eglise et l’homme qu’elle aime. Elle n’est pas sans rappeler certaines figures, précurseurs du féminisme moderne, comme Hildegard von Bingen, Marie de France ou Christine de Pisan.

Merthin, appartient à la descendance du beau-fils de Tom, Jack le bâtisseur, dont il a hérité le génie, la droiture et l’anticonformisme. Amoureux de Caris, il est tiraillé entre son admiration pour l’indépendance de la jeune femme et les principes de son époque. Ralph, son jeune frère, est tout le contraire. Sa violence et son ambition feront énormément de mal à tous ceux qui l’entourent.

Gwenda est une jeune paysanne issue d’une famille très pauvre, qui a appris à voler dès son plus jeune âge pour éviter de mourir de faim. Elle est prête à tous les sacrifices pour sauver celui qu’elle aime.

Son frère Philémon est un être vil et pervers qui deviendra l’âme damnée du prieur Godwyn, le cousin de Caris, dévoré par l’ambition et la soif du pouvoir. L’auteur décrit une Eglise minée par l’hypocrisie et la corruption et affirme qu’étant le fils de chrétiens pratiquants, il sait de quoi il parle. Pour les personnages de Godwyn et de Philémon, Ken Follett a reconnu s’être inspiré de Bush et Rove ainsi que de Tony Blair et Peter Mandelson…

1300 pages, près de 200 personnages, 3 ans de travail et de recherches et le résultat est fabuleux. Nous sommes happés dès les premières pages dans cette grande fresque épique dans laquelle se mêlent amour et haine, tendresse et violence, corruption et droiture. « Mes personnages vivaient encore avec moi quand j’ai eu fini d’écrire le livre et j’ai l’impression qu’ils le seront toujours » a confié l’auteur. Ce qui est sûr, c’est qu’ils hantent le lecteur, longtemps après qu’il ait terminé le roman.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 1286
Editeur : Robert Laffont
Sortie : octobre 2008
Prix : 24,90 €