Une ingénue séductrice – Avis –

Présentation

Séduite et abandonnée ! Pourquoi Marietta n’a-t-elle pas écouté sa mère adoptive, lady Greentree ? Plus jamais elle ne croira les boniments d’un homme ! Puisqu’elle est désormais considérée comme une fille perdue, autant devenir une vraie courtisane.

Mais avant de se lancer clans une telle entreprise, il lui faut faire ses armes, apprendre à séduire. Pourquoi pas avec ce gentleman rencontré à bord d’une montgolfière et qui est lui aussi au cœur d’un scandale retentissant ? Depuis qu’on le sait bâtard, il n’est plus lord Roseby mais simplement Max Valland. Il n’a que lui-même à offrir et c’est ce dont Marietta a besoin : un homme qui sache lui enseigner l’art de l’amour, et dont elle ne tombera jamais amoureuse…

Avis de Marnie

Il est très très rare que l’on ne puisse trouver dans un roman un seul point positif. Une ingénue séductrice détient ce redoutable honneur ! Tentons de motiver notre avis sur ce calamiteux ratage…

Il faut raconter pour commencer, le prologue de trois pages. Marietta s’est enfuie de chez sa mère adoptive pour épouser à Gretna Green son soupirant. Ils sont arrivés dans une auberge et le goujat vient de partir après avoir défloré la jeune vierge et lui lancer au passage qu’elle n’était pas vraiment une affaire… et au début du chapitre suivant, sa réputation étant perdue, Marietta, après avoir bien pleuré, relève la tête et se dit soudain que ce serait une vraie aventure si en fait elle devenait une courtisane comme sa célèbre maman, car comme elle le précise, elle est jeune et voudrait vivre un peu.

Nous dépassons et de loin le problème des anachronismes, mais franchissons allègrement la barrière des incohérences. Nous sommes au début du règne de la reine Victoria, et voilà une jeune femme fascinée par le fait de devenir prostituée… et cela aboutira même sur le fait d’hériter d’une célèbre maison close qu’elle doit gérer, ce qui l’enthousiasmera, avec l’approbation de son duc de mari ! C’est tellement ridicule que cela nous énerve rapidement de voir cette héroïne soutenue par ses soeurs, sa mère adoptive, sa mère naturelle, toute fière de ne pas se marier… totalement en contradiction avec l’esprit de cette époque.

A cela s’ajoute des relations étranges entre les deux héros… un homme qu’elle rencontre pour la première fois et qu’elle appelle immédiatement par son prénom, alors que Max lui lance tout à trac, » je n’ai pas envie de rire, je viens d’être déshérité par mon père« , comme si on racontait sa vie intime juste après s’être présenté, surtout dans l’aristocratie anglaise de l’époque victorienne ! Sans oublier un langage familier actuel totalement absurde, ainsi comme exemple, Marietta le regarde et pense immédiatement : « Je vais faire une ascension en ballon avec un homme de mauvais poil« . Ce n’est qu’un des nombreux termes familiers qui sont semés presque à toutes les pages !

Je passerai sur le quiproquo hallucinant du second chapitre où notre héros arrive dans la maison close, tombe sur Marietta qui ouvre la porte car elle venait rendre visite à sa mère et s’est dit : pourquoi ne pas ouvrir à un client ? Il lui demande tout à trac le prix pour une nuit… ce qui la fait bien rire et la voilà qui lui dit, mais non grand ballot, je suis la fille de la tenancière, et lui… suis-je bête ! Ils s’amusent comme des petits fous… Nous nettement moins ! Ils paraissent aussi stupides l’un que l’autre !

Donc, si nous résumons, voici un scénario d’une bêtise affligeante avec un final d’une niaiserie totale, écrit sans aucun style dans un vocabulaire sans recherche, par un auteur particulièrement peu inspirée qui met en scène des héros superficiels et sots. Un des grands ratages de l’année qui nous confirme une fois de plus que Sara Bennett est un auteur sans talent et donc à éviter !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 314
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 15 août 2008
Prix : 6,50 €


# Langue : Français