Le Cercle des Immortels : tomes 1 et 2 – Avis – et +

Présentation de l’éditeur

L’homme maudit

Pour fêter son anniversaire, Grace, 29 ans et célibataire, a ouvert le livre de magie de son amie Selena et a invoqué Julien de Macédoine, condamné par les dieux de l’Antiquité à offrir à ses maîtresses le plaisir absolu. Ce n’est qu’une légende… Et pourtant, que fait cet homme beau à se damner et nu dans le jardin de Grace ?

Les démons de Kyrian

Amanda en a plus qu’assez de sa mère et de ses sœurs. Certes, elle les adore, mais elle est rationnelle, tout comme son père. Elle ne parle pas aux esprits, n’est pas télépathe, ne chasse pas les vampires… Mais que faire quand on vous enferme et que vous reprenez conscience enchaînée à un guerrier blond, aux muscles d’acier !

Avis de Marnie

L’homme maudit

Le thème récurrent des Immortels est l’irruption dans des vies plus ou moins normales d’héroïnes vivant de nos jours à la Nouvelle Orléans, de personnages issus de la mythologique grecque. Le gros problème du premier tome, c’est que la fantaisie l’emporte sur tout… Bien évidemment, nous ne cherchons pas la cohérence dans un scénario où un demi-dieu grec surgit soudain et momentanément dans la vie d’une jeune Américaine moderne, mais au moins une crédibilité dans le récit. Or, c’est là que nous souffrons beaucoup ! Notre héroïne est une sexologue qui adore son métier et qui surtout a les pieds sur terre, malheureusement, c’est à se demander ce que cette pauvre fille peut conseiller à ses patients. Traumatisée par une seule nuit qui a mal tourné avec un goujat qui s’est moqué d’elle, Grace s’effarouche dès qu’on lui parle de sexe ce qui vu son métier est tout de même gênant…

Voici que lui tombe littéralement dans les bras un esclave sexuel qui attire par une sorte de don donné par une mère célèbre (Aphrodite) les regards féminins suivis de jalousie masculine… Or, tous ces nombreux passages ou ces femmes salivent littéralement sur ce pauvre jeune homme qui n’en demande pas tant, sont particulièrement lourds. C’est aussi ici que le vocabulaire plus que familier utilisé tout le long du livre tourne certaines fois à la vulgarité, Ainsi, ce demi-dieu qui se heurte à l’incohérence d’un monde qu’il ne comprend pas, qui a appris le langage moderne en écoutant les gens qui passaient tout au long des années près du livre dans lequel il était emprisonné, lance à la meilleure amie de Grace, qui le regarde bouchée bée : vous voulez inspecter mes dents, pendant que vous y êtes, ou vous préférez que je baisse mon froc ? Tout est écrit sur le même mode… les dieux débarquent un peu au petit bonheur la chance sans vrai scénario, sur des motos ou en tailleur Armani. Les anachronismes qui auraient pu être le vrai moteur du roman sont seulement au service de ce qui se voudrait être une franche bouffonnerie. Cela barde entre Aphrodite, ses fils, les enfants et amis des uns et des autres, avec Athéna qui vient mettre son grain de sel, sur fond de tragédie antique avec le passé terrifiant du héros qui tranche avec le ton guilleret du récit. Disons que cela ressemble à La belle Hélène mais sans le talent d’Offenbach !

Donc, honnêtement, ce fut une grande déception de découvrir cette histoire superficielle, avec des héros fort peu attachants, dans un univers de légende de pacotille… S’il n’y avait pas l’espoir de trouver un second souffle dans le deuxième tome, je n’aurai pas persévéré.

Les démons de Kyrian

Heureusement, dès le premier chapitre, un autre univers apparaît avec cette histoire nettement plus profonde et plus structurée. Déjà, Sherrilyn Kenyon sort de sa mythologie de pacotille pour s’approprier dieux, demi-dieux et autres légendes, ou l’on sent qu’elle tente de donner une cohérence et un contexte qui tient la route. Apparaissent alors des personnages secondaires attrayants dont nous devinons pour certains qu’ils seront les héros des autres romans. De même, le méchant a ici une force et une puissance « intéressante » ce qui manquait cruellement au premier tome.

S’il est vrai que nous sommes encore très loin d’une histoire inoubliable passionnante à la façon de l’univers créé par J.R. Ward, par exemple, Sherrilyn Kenyon a eu la bonne idée de laisser de côté la niaiserie de sa première histoire pour laisser courir un imaginaire qui se révèle somme toute bien plus prometteur qu’il ne paraissait au départ. Ici, nous compatissons à la profonde solitude et au sens du sacrifice de Keryan, tout en nous identifiant à Amanda, personnage central féminin nettement plus complexe que ne l’était Grace. Par contre, chez cet auteur subsistent des erreurs qui nous l’espérons disparaîtront dans les prochains tomes, comme surtout les pièges lourdauds qui se veulent être des rebondissements, et qui prouvent une fois de plus que la finesse n’est pas le point fort de Kenyon !

Par contre, elle arrive à nous entraîner cette fois-ci de bon coeur avec elle dans cette histoire sentimentale pleine d’émotion et de sensualité. Donc, même si là encore, il est un peu difficile de comprendre le pourquoi d’un pareil succès tonitruant, nous sommes dans l’attente d’un troisième tome tant les personnages évoqués dans ce présent récit semblent prometteurs !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai Lu
Collection : Florilège
Sortie : 2 juillet 2008
Prix : 8,90 €