L’enfant de l’ombre/La falaise du souvenir – Avis +

Présentation de l’éditeur

L’enfant de l’ombre d’Amanda Stevens

Depuis la nuit tragique où Dustin, son bébé nouveau-né, a disparu de l’hôpital où elle venait d’accoucher, Nina Fairchild n’a plus qu’une obsession : retrouver son enfant, sa seule famille. Aussi, le jour où elle l’aperçoit dans les bras d’une autre femme, au beau milieu d’un parc de Houston, décide-t-elle de tout mettre en œoeuvre pour le récupérer, quels que soient les risques encourus. Car ce bébé est bien Dustin. Au plus profond de son cœoeur, elle le sent. Elle le sait. Même si Grant Chambers, l’oncle du petit garçon, dont elle fait bientôt la connaissance, semble prêt à tout pour lui prouver qu’elle se trompe…

La falaise du souvenir de Linda Castillo

Au bord de la falaise escarpée, enveloppée de brouillard, la maison de son enfance était toujours là, comme dans son souvenir… chargée du mystère qui, près de vingt ans plus tôt, avait coûté la vie à ses parents. Mais en revenant à Cape Darkwood pour enfin élucider ce drame, Sara Douglas était loin de se douter qu’elle y retrouverait Nick Tyson : l’adolescent espiègle qui lui a autrefois volé son premier baiser est devenu un homme fort, sûr de lui… et terriblement séduisant. Un homme qui, lui aussi hanté par le passé, ne tarde pas à partager sa quête, au mépris de tous les dangers…

Avis de Marnie

Ces deux romans ont en commun un point de départ d’une banalité confondante que l’on retrouve dans un romantic suspense sur cinq, cependant le traitement appliqué par les deux auteurs, apporte une autre dimension à la résolution de l’affaire. Cela se lit vite, sans aucun temps mort, nous faisant passer un agréable moment même s’il est loin d’être inoubliable.

L’enfant de l’ombre

Cette histoire est la plus passionnante et la plus maîtrisée des deux. Amanda Stevens est surtout connue pour savoir distiller une atmosphère hors du commun. Ses romans comme La Poupée brisée ou N’oublie pas que je t’attends possèdent un arrière-plan si sombre, si glauque, qu’ils restent dans notre esprit des semaines après les avoir lus. Ces trois romans ont une chose en commun, le sujet : le kidnapping d’un enfant.

En commençant le récit, soit un enlèvement suivi en quelques pages par la découverte par la mère anéantie d’une piste sérieuse, l’enquête semble quelque peu facile, les indices évidents… toutefois, peu à peu, Amanda Stevens tisse une vraie toile d’araignée qui font douter tout l’entourage de l’héroïne sur la véracité de ses dires. A chaque détail révélé, une explication qui tient la route est miraculeusement amenée… Le malaise et la frustration gagnent peu à peu le lecteur qui se laisse de plus en plus prendre à ce récit à tiroirs, la bonne idée étant de nous identifier à cette mère courage que rien ne peut arrêter, mais aussi au héros, frère de l’autre femme en cause, qui, lui, tente de garder une certaine neutralité, du recul, face à ce qui paraît tour à tour comme des élucubrations d’un esprit malade ou la souffrance d’une femme spoliée de ce qui la rattachait à la vie…

Le rythme est excellent, pour un pas en avant, on recule de deux cases, et ainsi de suite, rapidement, la tension montant crescendo à mesure que les deux héros se trouvent tour à tour pris dans un engrenage de plus en plus dangereux. Amanda Stevens maîtrise parfaitement ce petit jeu malsain avec le sens de l’événementiel qui caractérise ses romans. Ecrit en 1998 par un écrivain en devenir, nous retrouvons ici tout ce qui fait sa force actuelle : son récit est ciselé et précis, mais aurait mérité cent pages de plus et un contexte approfondi pour figurer dans la collection Mira… Nous comprenons la raison pour laquelle cet auteur est devenu un des meilleurs du genre !

La falaise du souvenir

Là-encore, il faut apprécier l’atmosphère de la côte nord-ouest de la Californie, soit un paysage bordé de falaises escarpées, d’océan et de pluies incessantes. Nous sommes très loin de la chaleur de Los Angeles, dans une région méconnue ou viennent se retirer loin des médias des stars d’Hollywood. C’est ici que débarque un soir, Sara qui a quitté vingt ans plus tôt la maison construite par son père, après que celui-ci ait assassiné son épouse et l’amant de celle-ci.

L’aspect macabre et terrifiant est très bien rendu… les péripéties se déclenchent presque immédiatement. Même si le déroulement reste classique avec des menaces, puis une montée en puissance de la violence avant un final explosif, la résolution de l’énigme garde une vraie originalité.

A cela s’ajoutent deux héros profondément traumatisés pour des raisons différentes et qui ont du mal à analyser leurs sentiments. Le format limite une fois de plus la profondeur et l’évolution, mais l’auteur joue adroitement avec ce rythme sachant instiller le chaud et froid, les passages émotionnellement forts avec le refus d’engagement propres à ce genre de personnages.

Cette histoire se laisse donc découvrir sans aucun ennui, même s’il lui manque une vraie tension nerveuse qui lui aurait apporté beaucoup plus de relief. Du bon artisanat !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 512
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 juillet 2008
Prix : 5,95 €