Une femme dans la tourmente – Avis +

Résumé de l’éditeur

L’agression, aussi brutale qu’inexplicable, est un traumatisme pour Miranda Jones, une historienne d’art de réputation internationale. Et le cauchemar ne fait que commencer : bientôt, une célèbre statue est dérobée dans l’institut qu’elle dirige, tandis qu’un message anonyme plein de haine lui annonce la fin de sa prestigieuse carrière.

Cette menace devient réalité lorsque Miranda voit ses compétences remises en cause à plusieurs reprises. Œuvres volées ou falsifiées, analyses erronées : dans l’ombre, son mystérieux ennemi s’acharne à saboter son travail, sans lui laisser le moindre répit. Jusqu’au jour où la jeune femme découvre l’un de ses assistants assassiné et comprend que, cette fois, ce n’est plus seulement sa carrière, mais bel et bien sa vie qui est en jeu…

Avis de Marnie

Si vous avez échappé à ce roman paru chez Belfond en 2001, à sa réédition en Best sellers en 2005, puis en Mira en 2006, voici une nouvelle fois chez Mira, ce mois-ci, de quoi vous rattraper ! Disons-le tout de suite, moi qui ne suis pas une fan de cet auteur tellement prolifique qu’elle se répète en utilisant des clichés jusqu’à l’agacement, je dois avouer qu’Une femme dans la tourmente est une réussite !

Déjà, les 521 pages du roman sont là pour le prouver, le contexte est très soigné. Et pourtant, mes sourcils se sont froncés au début… avec notre pauvre héroïne, Miranda Jones, toute tremblante qui se fait agresser et voici la pauvre petite chose qui tombe quelque peu en pâmoison. Tout cela sent le déjà vu, cela traîne en longueur mais en fait, nous réalisons que cette longue entrée en matière est nécessaire pour nous faire comprendre les relations distendues et étranges au sein de la famille Jones, et de leur musée, seul point commun entre eux. Heureusement, au bout d’une quinzaine de pages, le récit sort de sa banalité, Nora Roberts introduisant des personnages des plus passionnants.

Tout d’abord, Ryan Boldari, le héros est atypique dans l’univers de Nora Roberts. Voleur sans scrupules, il effectue ici sa dernière mission… nous saurons par la suite la raison pour laquelle il arrête cette activité fort lucrative. Plein d’humour, avec un sens de la fantaisie et de la répartie à toute épreuve, il apporte à ce récit qui pourrait être quelque peu tristounet et lourd, l’élément ludique, léger qui était utile dans ce genre de romantic suspense très second degré. De plus, c’est lui qui provoque l’enchaînement des évènements, et qui donne le rythme qu’il fallait à cette histoire de voleur escroqué ! L’auteur lui oppose une héroïne coincée, enfouie dans son travail, tant les relations humaines lui font peur, occupée depuis sa naissance à tenter de contenter ses parents qui l’ignorent ou l’évitent dès qu’ils le peuvent. Derrière cette froideur se cache une petite fille qui souhaite qu’on l’aime, et notre héros va alors se laisser peu à peu attendrir.

Derrière ce sujet somme toute classique, se déroule une intrigue ou vols et meurtres vont réunir nos deux héros dans la recherche de celui qui dans l’ombre tisse une toile maléfique destinée à faire plonger dans un piège funeste, Miranda Jones qui tente de comprendre le pourquoi et le comment des catastrophes dont elle est la première victime. Mais ce qui va ressortir de cette intrigue, c’est notamment la transformation inexorable et libératrice de notre héroïne, qui va peu à peu échapper à l’emprise de sa famille, et effectuer des choix qu’elle n’aurait jamais osé entreprendre en temps normal, aidée bien évidemment par la gaité malicieuse de Ryan Boldari qui va lui insuffler le courage et la force qui lui manquaient…

Le second point positif du roman est la présence du couple secondaire presque plus passionnant que le premier : le frère de Miranda, Andrew, personnage complexe, attachant, dont les faiblesses semblent l’avoir fait sombrer, mais qui peu à peu renaîtra de ses cendres, et celle qui fut sa première amoureuse, Annie, d’un milieu social inférieur, au tempérament d’irlandaise, personnage très fort qui cache justement sa vulnérabilité derrière une carapace amicale. Les relations évolutives parallèles des deux couples enrichissent considérablement le récit, apportant même un vrai relief aux rapports entre le frère et la soeur. Si l’on ajoute à cela, la surprenante et excentrique famille de Ryan (dommage que là, les clichés chers à Nora Roberts remontent à la surface) trop superficielle, il est vrai, mais qui pimente le récit de légèreté, et le cocktail devient détonnant.

Au final, une histoire totalement rocambolesque, très divertissante, que l’on oubliera certainement dans six mois, mais qui constitue un très sympathique divertissement que l’on adorera lire à la plage !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 521
Editeur : Harlequin
Collection : Mira
Sortie : 9 juin 2008
Prix : 10,95 €