Le roman de mes chemins buissonniers – Avis +

Mot de l’éditeur

«Grâce aux avions et aux voitures, j’en ai fait plus que Magellan, la Pérouse et Cook réunis. J’ai mangé du phoque cru avec des Inuits, des termites avec les Pygmées, des rabasses avec les Provençaux, chassé à la sarbacane à Bornéo, péché le requin à Touamotou, l’anguille dans le marais poitevin. J’ai embrassé une femme Girafe, vu la toilette d’une négresse à plateau

Depuis trente ans réalisateur, avec Igor Barrère, de la mythique série télévisée Histoires naturelles sur TF1, Jean-Pierre Fleury sait qu’il exerce le plus beau des métiers : il parcourt les pistes du bout du monde et les petits chemins de France à la recherche de l’exotisme et de l’inhabituel.

Une fois les tournages terminés, revenu dans sa «terre vitale», au plus profond de nos campagnes, il chausse ses bottes et file en quelques lieux familiers à la rencontre de bûcherons, de braconniers de ses amis.
Dans le roman de ses Chemins buissonniers il partage avec nous ses ballades vagabondes, ses anecdotes savoureuses et érudites. Au rythme des saisons, il observe les amours des rossignols, les jalousies des sangliers, les combats des cerfs. Les pieds dans la boue la tête dans les nuages, il nous donne les clés d’un monde merveilleux, bien loin des univers pressés de la ville. Des moments de pur bonheur.

Avis d’Enora

Moments de pur bonheur, c’est exactement ce que sont ces instants de lecture, de partage et de découverte d’une nature qui de plus en plus nous échappe dans nos univers pressés de citadins. Avec un véritable talent de conteur et une érudition issue d’un temps ou l’homme savait écouter le monde qui l’entoure, il nous convie à le suivre sur ses chemins buissonniers. Vivre, c’est prendre des chemins buissonniers, des chemins de traverse a dit Michèle Gazier. Au rythme des saisons et des anecdotes, il ouvre nos yeux et nos oreilles. On retrouve dans sa prose, l’âme des grands écrivains et poètes, de La Varende à Genevoix, de Vincenot à Rousseau, de Brassens à Victor Hugo.

Au gré de son écriture poétique, attachée au sol, au sens de la terre aimée, il nous fait entendre les rossignols, les amours des cerfs, suivre la trace des sangliers, aller à la rencontre des braconniers, des derniers charbonniers et sentir la fragrance des ultimes brins de muguet sauvage. La cueillette des champignons est le prétexte à frôler les dryades et leurs rondes parfaites et à imaginer les arabesques des lutins danseurs de gigue. A l’heure où blanchit la campagne, accompagné de sa petite chienne Pépette, il débusque les sangliers attirés par les chaleurs des truies domestiques, nous fait différencier les arbres, reconnaître le hêtre du charme grâce à leurs feuilles soit poilues soit dentelées. Et parce que le charme d’Adam c’est d’être à poil, plus jamais nous ne les confondrons. On y apprend aussi, qu’il existait dans nos rivières des moules perlières qui disparurent à cause de la coquetterie de Marie de Médicis et de l’invention des engrais chimiques ; que les rossignols Philomèles (celle qui aime le chant) à poids égal de l’homme, seraient capables de se faire entendre à deux mille kilomètres ; et tant d’autres petits bonheurs qui n’attendent que notre quête gourmande.

Le cul bien calé entre les pattes d’un grand chêne et la tête dans les étoiles, Jean-Pierre Fleury nous fait partager ses rendez-vous avec la nature, avec le petit peuple de la forêt, et nous invite à retrouver ces grands moments d’éternité, sans clôture dans l’espace ni le temps, au plus profond de nous, au sein de nos souvenirs et de notre cœur.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 195
Editeur : Editions du Rocher
Collection : Le roman des lieux et destins magiques
Sortie : 5 juin 2008
Prix : 19,90 €