Lost warriors – Avis +

Résumé de l’éditeur

Vietnam vet Billy Joe Yuma had come home from the war fighting for his sanity—and barely winning. Now he is a rescue pilot in need of a savior himself. And once emergency flight nurse Wendy Tate sees the dark memories lurking in his eyes, she longs to help the rugged loner smile again. But Billy is sure no woman can breathe hope into a heart that had never made it home from war.

Avis de Callixta

Lost Warriors est un roman de Rachel Lee publié en 1993 et qui appartient à la série Conard County où l’auteur s’attache successivement à la description de différents membres de la communauté de cette petite ville du Wyoming. Rachel Lee est tout spécialement intéressée par les héros torturés. Cet élément a immédiatement attiré mon attention, et je n’ai pas été déçue… Lost warriors est un livre poignant et magnifique, tout simple et qui fait naître beaucoup d’émotions.

Billy Joe Yuma est un vétéran du Vietnam. A 44 ans, il a derrière lui 20 ans de lutte intense contre le traumatisme de la guerre à laquelle il a participé en tant que pilote d’hélicoptère médical. Il a été grièvement blessé, prisonnier et a vu plus que son compte d’horreurs. Ce pacifiste, élevé dans une famille de Quakers, aurait pu rester chez lui en arguant ses convictions religieuses, mais il s’est engagé par idéalisme. Depuis, c’est un homme brisé qui a retrouvé un certain équilibre en pilotant l’hélicoptère du service de secours de sa petite ville. Mais c’est un équilibre précaire pour un homme sérieusement affecté par le PTSD (le fameux syndrome de stress post-traumatique) et par un passé d’alcoolique. Sa vie est bouleversée par deux faits sans rapport entre eux : des anciens vétérans comme lui mais devenus totalement asociaux vivent dans la forêt toute proche et sont accusés de vols par la communauté villageoise. Ces hommes n’ont pas besoin de soucis supplémentaires et Yuma est bouleversé par cette affaire. Il l’est encore plus lorsque son ami le shérif vient lui annoncer que la nouvelle infirmière du centre de secours est sa propre fille, Wendy Tate. Celle-ci a poursuivi, à 18 ans, Yuma de ses assiduités et il a eu le plus grand mal à résister à son amour et sa tendresse. Évidemment il se juge totalement indigne de cette jolie jeune femme, lui qui est boiteux, perturbé, peu sûr de son équilibre et tellement vieux par rapport à elle (20 ans les séparent).

L’histoire va donc relater leurs retrouvailles et l’affaire des vétérans. Et ces deux parties sont totalement équilibrées. Les anciens du Vietnam, tous particulièrement cassés par leurs terribles expériences, démontrent par l’exemple les ravages d’une guerre et de la violence. C’est un rappel d’un passé pas si ancien et du traumatisme de cette guerre aux États-Unis. Il résonne aussi étrangement avec le conflit que poursuit en ce moment ce même pays ailleurs dans le monde. Le PTSD et notamment ses flash-backs qui replongent le soldat au fond de l’enfer de la guerre à l’écoute d’un simple bruit de pétard ou de tonnerre, ou lorsqu’une situation éprouve leurs nerfs, est admirablement décrit. Cette situation est d’autant plus terrible que la plupart du temps cette maladie n’était pas vraiment connue de la population et faisait juste passer les vétérans pour des fous.

Quant aux relations de Yuma et de Wendy, elles sont magnifiques. C’est l’histoire simple mais si belle de l’amour rédempteur, du don de soi qu’est capable de faire une femme pour sauver celui qu’elle aime. Ces sentiments nobles et passionnés à la fois sont la quintessence du romantisme. Encore faut-il savoir raconter une telle histoire sans tomber dans un pathos larmoyant ou une grandiloquence emphatique. Rachel Lee est parfois tentée par des envolées verbales un peu redondantes mais sait heureusement se limiter. L’émotion est donc à chaque page, forte, renouvelée à chacune de leurs rencontres.

Yuma est totalement bouleversé par la confiance que lui témoigne Wendy. Celle-ci est la femme d’un seul homme. Elle a toujours connu Yuma, l’a sans doute toujours aimé et n’a jamais pu l’oublier malgré les conseils de son père ou les propos de Yuma. Elle est même devenue infirmière pour soigner les autres, pour comprendre ce qu’il vécu. Depuis, elle a appris à respecter ce qu’il vit mais ne peut que continuer à l’aimer. Et lorsqu’il lui laisse comprendre qu’elle ne lui est pas indifférente, ses sentiments reviennent en force. Les scènes entre eux deviennent alors à la fois tendres, passionnées et émouvantes. Parfaites ! Elles sont nombreuses et variées et témoignent de la soif d’amour de ses deux êtres qui ont tous deux envie de donner à l’autre. Pour Yuma c’est un terrible dilemme puisqu’il doit admettre de recevoir lui qui estime avoir droit à moins que les autres et avoir si peu à donner. Ce en quoi il se trompe. Le livre est particulièrement sensuel et ces scènes sont d’autant plus belles qu’elles baignent dans une atmosphère de grande sensibilité.

C’est donc un livre parfaitement réussi plein d’émotions qui avaient été traduits par Harlequin et publié dans la collection Amours d’aujourd’hui en 1998 sous le titre Le cœur mis à nu. Je ne sais pas si la traduction respecte tous les aspects du roman mais il mérite d’être découvert si vous mettez la main dessus. De plus Rachel Lee a, apparemment, réitéré cet exploit avec d’autres livres de cette série que nous allons nous empresser de découvrir.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin Books
Sortie : juillet 1997
Langue : anglais
Prix : épuisé, se trouve sur les sites de livres d’occasion