Bouts Lambeaux – Avis +

Présentation de l’éditeur

Je voulais les débuts de la vie avec Les mots le début des mots dans ma vie j’avais vingt ans je voulais écrire le plus beau des poèmes. Rimbaud avait déjà fait Le boulot. Alors j’ai fracassé la vie. Je voulais le jus. Le jus divin. Celui qui donne des ailes aux mots. Jamais découragé. C’est trop beau les mots. C’est trop fou. Les années ont passé. J’ai vécu l’attente du génie. Jamais venu. Juste une fleur a poussé en moi. J’ai pris la fleur et voilà tout. Il y avait tellement de monde en moi, d’humain croisé, raté parce que c’était pas le jour et tu te rajoutes une gamelle en te disant que tu t’étais levé con et qu’il y avait de fortes chances que tu te recouches aussi con.

Je voulais faire ce film aussi. Des jours je voulais fort et d’autres un peu moins. C’est Denis mon pote celui qui jouait au rugby. Qui jouait bien même très bien. C’est lui c’est de sa faute et de La merveilleuse foi du groupe Aventures pour son incroyable énergie et amour que ce putain de film existe. Alors chaque jour avec des bouts de papier des bouts-bouts de mémoire des acteurs oh combien habités – pas de petits, que des humains brûlants. Et puis la lumière si belle par instant. Chef Dominique merci. Merci la vie. Tous les jours construire, se laisser instruire par l’inspiration. Faire un joli film. Et se faire détruire dans les couloirs par des spadassins du royaume des ignares.

Avis d’Enora

Bouts Lambeaux ce sont des bouts de vie, des instantanés d’émotion pure, de Paris au Sénégal, de la peur de l’homme-douleurs, à la folle randonnée de l’espérance. « Je connais tous les arbres du monde. Aucun ne se ressemble. Les humains ont une chose en commun. Le meurtre de l’autre sans avoir besoin de l’aurore ». Le poète à la vie balafrée qui s’est brûlé les ailes, le putain d’artiste combattant qui a muté et ne se retrouve pas dans la multitude humaine, se dévoile, doucement, douloureusement, par lambeaux, à travers une succession de textes, de poèmes, de dessins.

« Oh nostalgie je t’en prie

Retire donc ce manteau charmant

Qui couvre mes habits violents

Que je revive comme avant »

La nostalgie habite ces textes, comme l’envie d’un nouveau départ, comme un rêve de voyage, l’espérance d’un ailleurs meilleur. La nostalgie d’un paradis perdu, où l’on vit tous nus, sans trahisons, sans mensonges, dans l’amour et loin de bêtise et de la fureur des hommes. Mais quand le rêve est détruit, la réalité laisse place à la souffrance, aux marches sans espoir où il emmène perdre son âme, aux tempêtes personnelles dont il sort vaincu, au souvenir éclaté de la femme qu’il aime, à ce rêve fou de bonheur partagé.

« Ma femme ma douce si tu savais

Combien de fantômes il a fallu

Pour que je comprenne…

Que je comprenne ton existence,

L’haleine de nos jours.

Je t’aime »

Même l’écriture, son premier amour, est une souffrance. Dans son attente du génie qu’il pense n’être jamais venu, on retrouve l’écrivain de « C’est beau une ville la nuit« , qui estimait qu’il ne valait rien et qui attendait l’impossible de la vie. Et pourtant le talent de l’artiste aux multiples facettes explose dans l’écriture, le génie du poète est présent à chaque page. Son amour des mots, de la vie, son besoin de donner et de recevoir de l’amour, son authenticité et sa sincérité touchent le plus profond de notre âme, dans cette différence douloureuse qui paradoxalement nous rapproche.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 90
Sortie : 14 mai 2008
Prix : 18 €

Offert : DVD C’est beau une ville la nuit:

Un long métrage est né de son précédent ouvrage « C’est beau une ville la nuit » publié en 1988. Un très beau film sur la nostalgie, la souffrance, les chagrins d’amour mais aussi l’amitié et l’amour paternel qui nous entraine de Saint-Germain-des-Prés au Sénégal. Un film qui nous permet de retrouver un Richard Bohringer chanteur avec ses copains musiciens du groupe Aventure. « Bohringer érige avec poésie une flambée de lumière dans les veines sombres des bas quartiers de Paris, laquelle émane du coeur des prostituées, des mains tremblantes des paumés décrépis, du fond des bouteilles qui se vident, au creux de nulle part, ou commence la vie et naît le chaos. » [[http://pagesperso-orange.fr/mondalire/bohringer.htm]]