D’Artagnan, Journal d’un cadet – Avis +

Je la suivis tout l’après-midi. Le soir venu, je connaissais son rang, son adresse et son nom : Milady de Winter.

Les Trois Mousquetaires : un mythe, une légende. Et si la réalité était tout autre ? Les voici maladroits et inconséquents, pauvres et dépensiers, avides d’honneur et d’argent. Attention, Nicolas Juncker [[Le Front, Malet, édition Milan]] ne nous présente pas une autre version des Trois Mousquetaires. Au contraire, il met l’accent sur bien des épisodes du roman assez peu souvent adaptés au cinéma car peu flatteurs pour la réputation des héros : citons entre autres l’entretien des Mousquetaires par les femmes ou le viol de Milady.

Évidemment, le plus célèbre du groupe est le quatrième qui à l’époque n’est pas encore mousquetaire : d’Artagnan : le gaffeur irréfléchi. On observe le contraste avec Athos qui, bien que suivant la fougue de d’Artagnan, conserve au moins le mérite de garder les pieds sur terre avec quelques réflexions pleines de bon sens :

– Quand même ! Secourir une Autrichienne et un Anglais contre son Éminence. Étrange façon de servir son royaume, non ?

Une manière comme une autre de rappeler que le cardinal de Richelieu est un serviteur de l’Etat, que la reine d’origine étrangère est suspecte de ne pas soutenir la politique du pays de son époux, tandis que Buckingham est l’ennemi de la France. De ce fait s’efforcer d’empêcher son assassinat par Milady n’est peut-être avantageux pour les intérêts militaires français. Mais il y l’honneur d’une dame en jeu. Alors évidemment cela change tout.

Quatre héros tourmentés qui découvrent la guerre, les massacres et qui se raccrochent au panache pour éviter la désillusion : quatre héros très humains.

Fiche Technique

Editeur : Milan
Collection : Treize Etrange
Sortie : avril 2008
Prix : 35 euros
Inédit, moyen format, 272 pages couleurs