Danis Tanovic, metteur en scène issu d’une famille musulmane, qui a obtenu en 2002 l’Oscar du meilleur film étranger pour son No man’s land, illustration justement de l’absurdité du conflit bosniaque, souhaite mettre fin aux conflits intercommunautaires qui déchirent son pays.
Actuellement en tournage d’un film en Espagne et en Irlande, avec notamment l’acteur Colin Farrell, Tanovic, 39 ans, est rentré fin 2007 vivre à Sarajevo avec son épouse et leurs quatre enfants. «J’ai vite compris qu’on ne vivait pas une vie normale ici», a-t-il déclaré récemment. «Je ne peux pas accepter que les petits soient séparés dans des jardins d’enfants sur la base de l’appartenance religieuse (…) que des gens offrent leurs reins pour subvenir aux besoins de leur famille, que des policiers fuient les lieux du crime», a-t-il déploré. [1]
Nasa stranka (Notre Parti) a pour président Bojan Bajic, un Serbe originaire de Rudo qui s’est fait connaître après la guerre pour son travail de réconciliation entre les Serbes et les musulmans, et comme vice-président Boris Divkovic, un Croate de Tuzla, journaliste diplômé de la faculté de théologie des franciscains à Sarajevo.
Cette pluri-représentation illustre celle de la Bosnie, pays de 3,8 millions d’habitants où environ 40% sont musulmans, 31% Serbes orthodoxes, et 10% Croates catholiques.
«Nous devons leur donner une chance. Je veux croire que Tanovic n’a pas décidé de faire de la politique comme les autres, pour gagner de l’argent», dit une jeune juriste, Anela Saracevic [[AFP]].