L’aventure de l’Art au XIXe siècle – Avis +

Présentation de l’éditeur

Présenté comme un journal, abondamment illustré, L’aventure de l’Art au XIXe siècle est un véritable reportage au cœur de la vie artistique : de Paris à Vienne, de Londres à New York, Rome ou Moscou, le lecteur est introduit dans les ateliers créateurs ou sur les chantiers des architectes, revit les grands événements, voit naître la photographie, la lithographie, le pont suspendu et le gratte-ciel. Au fil des pages, il découvre les personnalités des créateurs, mais aussi des marchands ou des critiques d’art. Il suit les artistes dans leurs voyages en Italie ou en Orient, assiste à leurs débats dans les cafés.

Grâce à sa conception originale, l’ouvrage renouvelle notre vision d’un siècle trop souvent réduit à une succession d’ismes : romantisme, réalisme, impressionnisme… Sa dimension internationale, ses contradictions, ses passions apparaissent dans toute leur complexité ; les courants artistiques y sont évoqués dans leur contexte politique, social, intellectuel et technique : l’aventure napoléonienne, les mouvements nationalistes et révolutionnaires, le développement de la société industrielle, les utopies sociales, la succession ininterrompue des innovations techniques. Divisé en cent chapitres, un par année, présenté comme une revue (articles de fond, nouvelles brèves, extraits de textes d’artistes ou de philosophes), L’aventure de l’Art au XIXe siècle se lit ou se consulte très aisément, chaque lecteur pouvant se frayer son propre chemin selon ses goûts.

Avis d’Enora

Ce livre est un véritable reportage au cœur du XIXe siècle, non seulement tous les courants artistiques sont analysés mais il nous plonge aussi dans les scandales et les polémiques ainsi que dans la vie sociale et politique du moment. Bible pour les amateurs d’arts, il est également une véritable source de documents pour tous les passionnés d’histoire. Très intelligemment conçu, il permet d’être abordé de multiples façons : soit en feuilletant années par années, soit par décennies avec les dix grandes planches récapitulatives, soit en utilisant le lexique des mouvements, ou le dictionnaire des artistes, la table des illustrations ou l’index des noms propres.

Le plus de cet ouvrage est de redonner le coté humain aux grands mythes artistiques. A travers les coupures de journaux et les petits articles, on suit les artistes dans leur quotidien.

Saviez-vous que Manet avait giflé le critique d’art Duranty, coupable ne pas aimé ses tableaux et que leur différent s’était réglé à l’épée le 23 février 1870, Zola servant de témoin à Manet ?

Que le peintre français Jean Auguste Dominique Ingres était aussi violoniste et qu’il avait hésité entre les deux vocations ?

Ou encore que Courbet avait été emprisonné à Sainte Pélagie en septembre 1871 pour avoir participé soi-disant au déboulonnage de la colonne Vendôme « ce mirliton de grand navet de colonne » ? Et qu’à cette occasion Alexandre Dumas fils fustigea de sa plume l’un des plus grands peintres de son siècle « Sous quelle cloche, à l’aide de quel fumier, par suite de quelle mixture de vin, de bière, de mucus corrosif et d’œdème flatulent a pu pousser cette courge, ce ventre inesthétique, incarnation du Moi imbécile et impuissant » Un siècle haut en couleurs n’est-ce pas ? On n’imagine même pas le nombre d’articles de lois sous lequel, une telle déclaration tomberait aujourd’hui ! Ce n’est pas non plus comme ça que l’on se figurait l’auteur de la tendre Dame aux camélias.

Et qui parmi le grand public connait Caspar David Friedrich qui s’est éteint dans la plus grande indifférence de ses pairs le 7 mai 1840 ? Pourtant sa peinture chargée d’une poésie fantastique, portant toutes les interrogations de la destinée humaine, mériterait d’être redécouverte. « Le peintre ne devrait pas seulement peindre ce qu’il voit devant lui mais ce qu’il voit en lui… Ferme les yeux afin de voir d’abord ton tableau spirituellement. Puis mets au jour ce que tu as vu dans l’obscurité, de façon à répercuter chez autrui de l’extérieur vers l’intérieur » Quelle belle définition de l’art, n’est-ce pas ?

A travers des milliers d’anecdotes, d’articles et d’illustrations, nous explorons ainsi un siècle de création dans le monde. Véritable machine à remonter le temps, ce livre nous immerge dans ce XIXe siècle, réveillant les fantômes d’artistes illustres ou moins connus, les accompagnant au rythme de leur quotidien. Par sa forme, cet ouvrage instructif est passionnant et jamais ennuyeux. C’est le roman d’un siècle de génies qui se livrent à nous dans tout le foisonnement de leur vie.

L’élaboration de l’ouvrage a mobilisé pendant deux ans une équipe de trente rédacteurs dirigée par Jean Louis Ferrier avec le concours de Sophie Monneret. Le résultat est remarquable, unique et passionnant !

Les auteurs

JEAN-LOUIS FERRIER
Professeur à l’école Nationale Supérieure des Arts décoratifs, critique d’art au Point, docteur en philosophie, Jean-Louis Ferrier a toujours eu le souci de mettre une culture encyclopédique et une réflexion au service d’une connaissance de l’art accessible à tous. Dans cet esprit, il a conçu le projet et dirigé la rédaction de L’aventure de l’Art au XXe siècle, ouvrage très novateur, publié en 1988, qui a connu un grand succès en France et à l’étranger et dont L’aventure de l’Art au XIXe siècle reprend l’esprit et le principe éditorial. Il a obtenu le prix Vasari de l’essai en 1986 pour son ouvrage De Picasso à Guernica.

SOPHIE MONNERET
Historienne d’art, spécialiste de réputation internationale de l’Art du XIXe siècle, Sophie Monneret est l’auteur de L’Impressionnisme et son époque, ouvrage de référence incontournable et monument d’érudition qui a obtenu le prix Charles Blanc de l’Académie française et le prix Elie Faure. Elle a publié récemment Renoir aux éditions du Chêne.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 928
Editeur : Editions du Chêne
Sortie : 23 avril 2008
Prix : 29,90 euros