Simply love – Avis +

Résumé

Wealthy Colorado mining mogul Luke Taggart is bored with the beautiful, loose women in his life. So he tricks naive Cassandra Zerek into becoming his paid companion, but after she moves into his home, he finds he needs her on a different, more committed level. Taggart suffered sexual abuse as a child, which has affected his relationships with women. Anderson (Annie’s Song, Avon, 1996) offers a beguiling combination of earthiness and innocence, sweetness and sensuality in this wonderfully written work.

Avis de Marnie

Annonçons la couleur immédiatement ! Cette romance historique est classique… très classique. Catherine Anderson nous oppose un ange et un démon, l’amour rédempteur comme une cerise sur le gateau, le tout baignant dans une joyeuse atmosphère religieuse. Raconter l’histoire de cette façon peut faire fuir, mais il ne faut pas oublier que cet auteur est une des plus douées du genre.

Pour nous faire croire à son héroïne improbable, Catherine Anderson nous apporte de longues explications afin de justifier son innocence aberrante : un père d’origine grecque ultra protecteur, une éducation dans l’orphelinat du coin de la rue par des religieuses, enfermée le reste du temps dans sa maison à soigner ses deux frères et son cher, cher papa, ne fréquentant personne dans cette dangereuse ville minière. Cassandra Zerek a dix-neuf ans, mais à peine dix en maturité… Son rêve depuis qu’elle est enfant, est de devenir nonne. Tout son univers est centré sur Dieu et sa famille qu’elle adore.

Luke Taggart possède cette ville minière. Il est riche, influent, et s’autorise tous les excès, sauf qu’il s’ennuie… Il s’ennuie même de plus en plus. D’une enfance passée dans une maison close, sa vision des femmes et des hommes est déformée. Il a depuis eu une chance folle, et gagné une grande fortune, par des moyens honnêtes, mais aussi quand ce n’est pas possible, par les autres. Il n’a aucun scrupule, aucun remord, et utilise tout ce qui est à sa portée pour s’approprier ce qu’il veut. Alors, quand Cassie passe devant lui, il va tendre la main pour l’attraper, renversant tout sur son passage.

On ne peut qu’être révolté par l’étonnante duplicité du héros : il est même très rare d’aller aussi loin dans une romance. Luke est un bad boy de haut vol. Cependant, il va se trouver dès le premier jour, totalement désarmé par l’innocence hallucinante de l’héroïne, qui par un concours de circonstances, le prend pour un chevalier sans peur et sans reproche. L’aspect passionnant du roman, c’est lorsque nous assistons au désarroi de Luke, se sentant peu à peu obligé de répondre aux espoirs de l’héroïne, sachant toutefois de plus en plus désespéré qu’il tombera un jour ou l’autre de son piédestal. En fréquentant assidûment la jeune fille, les besoins sexuels derrière lesquels il s’abrite vont laisser place à d’autres sentiments diffus mais notre héros, effrayé par ce qu’il ressent, refuse de s’y attarder.

Plus gênantes sont les réactions de l’héroïne… Nous pouvons rire franchement de ses réflexions tellement innocentes qu’elles en deviennent stupides ainsi que de la tête que Cassie fait en découvrant ses nouvelles robes, l’agencement très spécial de sa chambre ainsi que de certains objets… cependant, agacés, nous jugeons rapidement criminelle une telle éducation aussi en dehors des réalités de la vie.

Heureusement, c’est aussi le message sans aucune ambiguïté que nous transmet Catherine Anderson dans le dernier tiers du roman. Le réveil de Cassie sera rude. C’est de loin, en fait, la partie la plus réussie de cette histoire. Dans les deux tiers du récit, nous baignons dans une atmosphère pleine d’humour, de sensualité, ou l’univers du héros s’effondre littéralement alors que nous ne le plaignons nullement. Soudain, la comédie sentimentale bascule dans le drame, mais avec trop de retard. Ce déséquilibre est trop évident, ce qui nous empêche de considérer Simply love comme l’un des incontournables de Catherine Anderson. Cependant, le point fort de l’auteur est de savoir insuffler de l’intensité et des émotions qui submergent les héros en nous les faisant partager. Cassie devient enfin une personne à part entière, et ses contradictions la hantent. Tous ses beaux principes n’ont plus vraiment beaucoup de sens. Quant à Luke, il apprend enfin une chose, il ne peut pas tout acheter…

Il y a peu de personnages secondaires, mais le lecteur appréciera l’originalité du curé non conformiste de la paroisse, ou encore l’évolution de la famille de Cassie. Enfin, comme pour racheter la trop longue première partie, amusante mais superficielle, Catherine Anderson nous offre une des plus magistrales scènes de confrontation finale jamais écrites dans la romance. Chacun des deux héros se révèle enfin, transformé, s’acceptant et acceptant la différence et la personnalité de l’autre. Rien que pour ce final, il faut lire ce roman !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 400
Editeur : Avon Books
Sortie : 25 janvier 2005
Langue : anglais
Prix : 5,09 €