Arabella et le libertin – Avis +

Présentation de l’éditeur

Alors qu’elles se rendent à Londres pour y passer la Saison, Arabella, la fille d’un pasteur, et miss Blackburn, son chaperon, sont victimes d’un incident d’attelage. Elles trouvent alors refuge, le temps d’un souper, chez lord Robert Beaumaris, un aristocrate réputé pour son charme ravageur et son existence dissolue.

Excédée par son arrogance, et résolue à lui damer le pion, Arabella lui ment en prétendant être une riche héritière. Mais les choses se compliquent quand, quelque temps plus tard, tous deux se retrouvent face à face lors d’une soirée mondaine…

Avis de Domino

Georgette Heyer Vs Traducteur

Georgette Heyer (1902 – 1974) est une grande dame le littérature romanesque, qu’on se le dise ! Tous les auteurs contemporains actuels écrivant des romans Régence se réclament de Jane Austen…et de Georgette Heyer ! Et pourtant paradoxalement, Georgette Heyer était bizarrement absente du catalogue des éditeurs français depuis de nombreuses années. Elle était plus connue en France pour ses romans policiers que pour ses romans historiques, ce qui était bien dommage car ce sont de petits bijoux, trop peu traduits malheureusement… Donc tous les fans se réjouissaient de savoir qu’Harlequin avait programmé la publication d’un « inédit » (au passage, datant de 1949 !) en février 2008.

Malheureusement, la joie et le plaisir de lire Georgette Heyer, réputée dans le monde angle-saxon pour sa verve et sa légèreté, sont gâchés par une traduction au mieux négligente au pire relevant du sabotage pur et simple ! Qu’est-il passé par la tête du traducteur pour saccager pareillement ce roman ? Considère-t-il ce travail purement alimentaire et indigne de son talent ? Au vu du massacre des premiers chapitres on peut légitimement s’interroger. En effet, les premiers chapitres sont un véritable supplice, avec un style lourd, des confusions entre les différents personnages qui vieillissent ou rajeunissent allègrement de huit ans en l’espace deux pages ! Est-il nécessaire d’évoquer les formulations maladroites du style « …dès qu’elle serait délivrée de l’embonpoint de ses seize ans » ? L’impression donnée est que les premiers chapitres ont été traduits au fil de la plume, sans même une relecture après coup. Quelle déception !

On dit que l’obstination est souvent récompensée et il semblerait qu’ici l’adage se vérifie ! Au fil de chapitres, au fur et à mesure que l’intrigue se met en place, que les personnages prennent leur pleine mesure, la traduction s’allège et la lecture devient un vrai plaisir ! Le traducteur est-il tombé sous le charme de Georgette Heyer ? La verve, le style pétillant de l’auteur ont-t-ils eu raison du mauvais vouloir du traducteur ou se sont-ils imposés malgré lui ? Le mystère demeure mais force est de constater qu’une fois de plus la magie est au rendez-vous ! Dans des dialogues étincelants de drôlerie, des situations d’une cocasserie irrésistible, des personnages croqués avec beaucoup de malice, c’est toute la haute société anglaise de l’époque Régence qui prend vie, enchantant le lecteur.

Au final dans le match qui opposait Georgette Heyer à son traducteur, c’est la grande dame qui s’impose par K.O ! Il reste à souhaiter que pour le prochain roman prévu en avril 2008, la traduction sera un peu plus soignée, plus attentive à restituer l’esprit et le style propre de Georgette Heyer rendant ainsi justice à cet auteur si injustement méconnue !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 345
Editeur : Harlequin
Collection : Les historiques
Sortie : 1er février 2008
Prix : 5,80 €