Le chaos – Avis +

Résumé

Le Caire. Nour est convoitée par un gardien de l’ordre peu honnête. Il la poursuit de ses assiduités alors qu’elle est elle-même amoureuse de Cherif…

Avis de Marielle

Comment ne pas être dégouté lorsqu’on regarde l’Officiel des spectacles et que l’on constate que Le Chaos n’est diffusé que sur trois salles à Paris ! Par comparaison, le film L’Auberge rouge obtient dix-sept salles.

Pourquoi cette si grande différence de traitement ? Je sais, c’est commercial… Mais pour avoir vu [[et revu car on nous en gave]] la bande annonce de l’Auberge rouge, on peut affirmer qu’il sent le navet bien rutilant. Il n’y a pas de justice !

Mais parlons de ce beau film Le Chaos de Youssef Chahine. Le titre est très approprié, c’est vraiment le chaos dans ce quartier du Caire. Les premières images sont celles d’une manifestation durement réprimée par la police, cette rébellion contre la corruption et la pauvreté revient tout au long du film, véritable complainte du réalisateur. On découvre également une certaine société cairote moderne, essayant de s’arracher des modes orientaux vers un style de vie occidental (parfois jusqu’à la caricature). Tout est exagéré dans ce film, du moins aux yeux de l’occidentale que je suis : les sentiments exacerbés jusqu’à la folie qu’éprouve le policier corrompu Hatem pour la jolie et vertueuse Nour, l’amour de la mère de Cherif pour son fils (superbe procureur intègre), etc.

On est émue par la fraîcheur de Nour, son amour déterminé pour Cherif, la qualité, la force et la beauté – intérieure et extérieure – des femmes égyptiennes que Chahine nous montre. Curieusement, les maris sont absents de leur vie. Elles doivent affronter seules les difficultés qu’elles ne manquent pas de rencontrer dans cette société bien chaotique.

Même l’horrible Hatem sait se montrer émouvant lorsqu’il laisse entrevoir ce qu’a été sa vie, son enfance, avant de sombrer dans une violence calculée. Mais le bien finit par triompher, sans tomber dans la naïveté avec laquelle flirte parfois le cinéaste mais le rythme du film, la dureté de certaines scènes lui permettent d’y échapper.

Une belle musique envoûtante nous entraîne tout au long du film.

Un bijou à ne pas manquer.

Fiche Technique

Date de sortie : 05 décembre 2007

Avec Khaled Saleh, Mena Shalaby, Youssef El Cherif

Genre : drame

Durée : 102 minutes

Titre original : Heya Fawda